mardi 25 novembre 2008

Tant qu'il y a de l'espoir ----- "Du rêve pour les oufs" de Faïza Guène


C’est le second livre de Faïza Guène que je lis. C’est d’ailleurs son deuxième roman. Je ne pouvais donc pas me tromper, ni même en lire bien plus de ce jeune auteur qui n’a pas ses mots dans la poche.
J’avais aimé « Kiffe kiffe demain » car il sortait du lot alors. Il paraît que cet opus est dans la même veine. Verdict dans quelques lignes…

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L’auteur : (source essentielle Evene)

Révélée par le livre 'Kiffe kiffe demain', Faïza Guène n'a que 19 ans lorsqu'elle prend la plume pour évoquer la vie des jeunes dans la cité, milieu dont elle est elle-même issue. La jeune femme n'en est alors pas à son coup d'essai : en 2004, elle réalise et écrit le scénario d'un moyen-métrage, 'Rien que des mots'.
Étudiante en lettres, Faïza Guène n'abandonne pas l'écriture et publie en 2006 'Du rêve pour les oufs', dans la lignée sociale et engagée de son précédent roman.
En 2008, sort son troisième livre intitulé « Les gens du balto ». Je vous en reparlerai très bientôt.

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L’intrigue :

Ahlème a 24 ans. Elle est algérienne, mais vit en France. Elle est aussi bien intégrée que possible, elle vit en banlieue parisienne et galère pas mal. Elle doit tout assumer dans son foyer : son père qui est devenu impotent suite à un accident du travail, son jeune frère qui n’en fait qu’à sa tête et qui risque de s’attirer les pires ennuis de la terre avec ses bêtises. Sa mère est morte dans un attentat en Algérie alors qu’elle n’était qu’une enfant. Elle a pris en quelque sorte sa place.
Elle galère donc, mais garde toujours la tête haute et surtout elle n’est pas dénuée d’un sens critique parfois assez acide, mais toujours proche de la réalité.

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Mon avis :

Voilà un petit livre qui se lit rapidement tant par sa taille (seulement 154 pages en format de poche) que de part son style toujours très direct, vivant et prenant. On dirait presque que la narratrice (Ahlème) est en face de nous et qu’elle nous raconte tout ceci. C’est un peu comme si c’était notre copine et qu’à cet instant, avec notre tasse de thé et nos biscuits, on discutait ensemble pour refaire le monde. Ah ça, il aurait de quoi faire…

Faïza Guène est habile dans ce registre car elle écrit ses textes avec un vocabulaire simple, mais pas simpliste. Tout est donc dans la nuance. On y trouve des expressions plutôt vulgaires, propres au langage parlé, mais cela ne fait que renforcer ses textes. Ces derniers d’ailleurs sont un exemple parfait de ce que peut donner le mélange des cultures, des origines de chacun.
Ses ouvrages peuvent êtres abordés par toutes et tous. Cela en deviendrait presque des récits sociaux, mais il n’y a jamais de misérabilisme dans ces histoires. Ses personnages sont volontaires malgré l’accumulation des galères en tout genre.

J’ai vraiment passé un bon moment en compagnie d’Ahlème, de son frère, de son père, de ses amies et de tous les autres protagonistes. Il est vrai que c’est très réaliste et même si cela peut en rebuter plus d’un, je trouve que plonger ainsi dans le quotidien de cette jeune fille n’est pas synonyme d’ennui, au contraire. On se retrouve parfois dans certaines scènes, on se surprend à sourire ou à froncer les sourcils… Pas besoin d’être algérienne, de vivre avec un titre de séjour en poche dans une banlieue parisienne… Non, il suffit d’être nous-même. Ahlène ne se pose pas tant de questions et si cela est le cas, ces dernières ressemblent furieusement aux notres. Comme quoi…

Un petit livre facile d’accès donc pour découvrir Faïza Guène (si ce n’est pas déjà fait avec « Kiffe kiffe demain ») qui débute dans la littérature, mais qui va encore évoluer dans le temps car elle est jeune et pleine de talent.

Note finale : 14 / 20

1 commentaire:

Makhlouf a dit…

Moi je fais un petit travail sur, jutement, ce roman. Il ya tellement de chose à aborder. derrière chaque mot, chaque expression se cache un non dit bien que Ahlème n'a p sa langue dans sa poche. On retrouve cette jeune fille déchirée entre deux cultures, se retrouvant contrainte à supporter les malaises de sa familles mais aussi de ce pays d'acceuil. Pour son père le colonianisme français est toujours présent et ne réalise son indépendance qu'après un aller et retour vers son pays d'rigine: l'Algérie.Quand il a commencé à crier "istiqlal istiqlal" indépendance en Français. Deux cultures, deux identités,deux terres. Il ya aussi ce parallélisme citadin et banlieusard. La dificulté d'insertion dans la vie adulte et sociale. L'ffirmation de soi et surtout la quête identitaire. Ce roman soulève à lui seul toutes les questions de la vie des jeunes émigrés.