vendredi 18 décembre 2009

Si on parle de testament, c'est qu'il y a un héritage ? ----- "Le testament des siècles" d'Henri Loevenbruck

Les romans de styles ésotériques ont le vent en poupe depuis quelques années. En fait depuis l’immense succès du « Da Vinci Code ». Ils ont toujours existé, mais ont renoué avec les ventes grâce à ce phénomène. Je ne vais pas m’en plaindre, je ne boude pas mon plaisir même s’il est parfois de bon ton d’émettre des réserves qu’à cette mode (qui perdure toutefois).
Les ventes dans ce registre littéraire ne doivent pas être trop mauvaises si l’on s’en réfert aux nombres de titres sortis chaque année.

Il est clair que tous ne se valent pas et pour un bon cru, on en dénombre souvent une bonne dizaine de moyennement bons, mais qu’importe pourvu qu’on est l’ivresse, l’aventure, les frissons d’angoisse, les mystères et le suspens.
On lit pour le plaisir et c’est dans cette optique que j’ai débuté la lecture de ce livre d’Henri Loevenbruck, « Le testament des siècles ».

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L’auteur :

Il a son propre site sur la toile.
Une vraie mine d’information pour qui cherche à en savoir un peu plus sur cet auteur français qui s’est taillé une part du lion sur le marché international des livres, plusieurs genres confondus. (Thriller et Fantasy)

Voici l’URL : http://www.henriloevenbruck.com

Je vous laisse y aller pour découvrir ou redécouvrir l’homme, l’écrivain.

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L’intrigue :

Un jeune scénariste et une séduisante journaliste tentent de percer le mystère de la « pierre de Iorden », la clé du dernier message du Christ.
Meurtres, sociétés secrètes, sombres complots et énigmes historiques sur la piste des francs-maçons, des Templiers, de Léonard de Vinci ou de Napoléon…

Cet incontournable best-seller remarquablement bien écrit (et publié pour la première fois avant la déferlante du Da Vinci Code!) impose ce jeune auteur déjà virtuose dans la Fantasy comme un des maîtres d’un thriller ésotérique français qui n’a rien à envier à ses équivalents américains.
Au contraire....

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Ce que j’en pense :

Si la grande Histoire est souvent plus qu’intime avec la petite (histoire), elles ne font pas toujours bon ménage. Il faut pour cimenter cette union parfois tout le talent narratif des bons conteurs, des écrivains qui savent nous mener par le bout du nez pour que nous nous sentions happés par leurs intrigues.
Henri Loevenbruck n’en est pas à son premier coup d’essai, même si ce titre date déjà de 2005. Il a bien tout d’un grand maître des thrillers, de la Fantasy et de l’ésotérisme romanesque. Il connaît les bonnes ficelles, même celles que l’on devine à force de lire des ouvrages qui traitent plus ou moins du même sujet. On se laisse prendre car c’est bien amené, on ne s’ennuie pas. On est captivé quoiqu’il en coûte.

On sent ce qui va arriver, mais on veut être surpris. Il y parvient parfois, c’est un régal.
Et même quand il n’y arrive pas, on reste indulgent car il y a peu de temps morts, peu d’instants où l’on peut souffler. C’est comme pour les protagonistes, ils courent tout le temps. Le découpage même du texte amplifie cette sensation. Pour un peu, on en serait essouffler.

L’auteur prend le temps de bien nous expliquer le cheminement logique lié à la résolution de l’énigme proposée. Cela en devient limpide. On se demande même comment démêler le vrai du faux, où est la vérité dans tout ceci.
Heureusement que nous ne sommes pas naïve à ce point.

Un vrai coup de cœur de ce début d’hiver que j’avais de la peine à lâcher même pour quelques minutes.
Des personnages tourmentés ou au contraire bien installés dans leur petite vie, le tout se mêle avec le plus grand naturel. Tout coule de source, c’est certain et cela révèle le talent de l’auteur car il n’est pas si évident que cela de faire plonger les lecteurs dans cet univers réel et pourtant fictif.

C’est le second ouvrage que je lis d’Henri Loevenbruck, un second thriller et j’avoue que ce ne sera pas le dernier. Il maîtrise le genre et sa plume sait bien me faire vibrer.
Je replonge dans le bain de l’aventure quand il veut !

Ma note finale : 17 / 20

mercredi 16 décembre 2009

Sa majesté ne manque pas de courage ! -- "La reine Celte, tome 1 : Le rêve de l’aigle" de Manda Scott


L’Histoire et le romanesque font aussi parfois bon ménage. Je les apprécie autant l’un que l’autre et encourage même ce mariage qui m’entraîne dans des contrées inconnues au fil des pages. Certains auteurs ont véritablement un don pour cela, mais ces ouvrages demandent alors une énorme énergie car ils aiment coller aux évènements véridiques et simplement combler les « trous » des chronologies avec leur imaginaire. Ils redonnent vie à des personnages oubliés, à ceux que l’on ne perçoit même plus en tant qu’être humain à part entière. Les écrivains peuvent alors leur rendre leur humanité, celle que nous portons tous en nous.

Un nouveau partenariat entre Le Livre de Poche et Livraddict me permet de découvrir « La reine celte, tome 1 : Le rêve de l’aigle ». Je m’en réjouis d’avance.
Vous me suivez ?

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L’auteur : (sources Wikipédia)

Manda Scott est médecin vétérinaire et auteure. Née et éduquée en Écosse, elle a suivi ses études à l'école vétérinaire de l'Université de Glasgow. Elle est principalement connue en tant qu'auteure de romans policiers.

Son premier roman, Hen's Teeth (les dents de la poule), a été retenu pour le Orange Prize en 1997. Son troisième roman, Stronger than Death (plus fort que la mort), a reçu le prix d'Angleterre pour la littérature et son quatrième, No Good Deed (aucun bon contrat), a été nommé dans la catégorie du meilleur roman du prestigieux Edgard Awards en 2003.

Les romans de la reine celte sont ses premiers romans historiques. Ils sont, dit-elle, les livres qu'elle est née pour écrire. Elle réside actuellement en Angleterre, dans le Shropshire.

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L’intrigue :

C'était au temps où l'on appelait les druides " rêveurs ", où les dieux luttaient avec les hommes contre les peines du monde, où les femmes exerçaient le pouvoir dans les tribus, où les guerriers brandissaient leur glaive contre Rome et ses légions.

Ban et Breaca sont frère et sueur, enfants de la reine des lcènes. Breaca venge sa mère et fait un songe : des aigles vont s'abattre sur son peuple... Ban est enlevé, puis vendu comme esclave aux Romains. Sans le savoir, il affrontera sa propre sueur dans de sanglantes batailles. Un grand destin attend celle-ci : elle sera Boudicca, la reine qui apportera la victoire à son peuple.

Récit au souffle épique, Le Rêve de l'aigle décrit les origines du conflit légendaire de la Bretagne tribale contre l'envahisseur romain : un monde empreint de magie, où les animaux, les paysages deviennent des personnages à part entière, un monde héroïque où les guerriers se battent pour l'honneur autant que pour la victoire.

Le site de l’auteur : http://www.mandascott.co.uk/index.php

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Ce que j’en pense :

Comme tout roman historique qui se respecte, il ne faut pas appréhender « La reine celte, Tome 1 : Le Rêve de l’aigle » comme un document véridique mais comme un divertissement qui peut donner une image plus concrète de nos amis les Celtes. On les connaît au final assez mal. J’avoue que c’était mon cas. Mais je note que la partie romaine du récit est toute aussi intéressante que la partie celte. À ce moment-là, j’étais plus à mon aise grâce au fait d’avoir lu déjà pas mal d’ouvrages spécialisés sur cette période lors de mes études.

Alors oui, tout ce qui concerne les peuplades de Bretagne et leurs modes de vie relèvent de la fiction dans cet opus. Je le sais bien, cependant, Manda Scott s’est attachée à faire évoluer ses personnages dans un cadre plausible du point de vue archéologique. C’est sans doute le plus important en fin de compte. Cela apporte une certaine crédibilité au récit. On ne s’y attache que d’autant plus.

Le choix même de la couverture n’est pas anodin. « Walkyrie » de Peter Nicolai assoit encore un peu plus le côté authentique du récit, sauvage de l’époque et donne presque un visage plus palpable à Breaca. Il m’est arrivée de passer quelques longues minutes à détailler ce tableau admirable. Un très bon choix de la part de l’éditeur qui va attirer presque à coup sûr le regard des passionnés du genre roman historique.

Dans ce livre, Manda Scott a réussi un petit miracle que je tenais à saluer : du plaisir et encore du plaisir… Celui qui donne envie de lire encore et encore sans jamais s'arrêter. C’est important de le signaler quand on sait que la version des éditions du Livre de Poche ne compte pas moins de 821 pages. Cela pourrait en rebuter plus d’un ou une, mais surtout n’ayez pas peur. Une fois commencé, on ne veut plus lâcher l’ouvrage. On avale les pages aussi vite que cela nous est possible. Un régal !

Les personnages se mettent en place progressivement et l’on apprend à les connaître. Cela nous les rend plus sympathiques, plus proches de nous, même si un peu moins de 2 000 ans nous séparent. La nature humaine n’a point tant changé que cela.
Encore une fois, je me retrouve confronté au caractère intemporel des certaines situations. Les éléments extérieurs changent, les aspects techniques également, mais pas les sentiments.

Le style de l’auteur est parfois un peu rude, mais la période historique concernée ne l’est-elle pas aussi ? N’est-ce pas une manière de nous transporter encore au plus près des protagonistes ? Je l’ai ressenti ainsi, mais certains lecteurs pourraient en être gênés ce qui serait fort dommage quand on a la chance de tomber sur une aussi belle « fresque » littéraire. Les mots sont les couleurs, des touches discrètes qui forment des images de ce passé lointain et si proche.

Ma note finale : 16 / 20

jeudi 10 décembre 2009

Il n'est jamais trop tard... - "Le drôle de Noël de Scrooge" de C. Dickens


Il y a des classiques de la littérature que l’on lit plus jeune et qui bien des années plus tard se représentent devant vous. C’est comme une invitation personnelle pour replonger dans ces écrits qui vous ont transporté alors.

Ces mêmes classiques ont été adaptés maintes fois au cinéma ou à la télévision (avec plus de 75 adaptations dans le cas qui nous intéresse aujourd’hui, parfois non-officielles, on frise le record absolu), mais une nouvelle version est toujours un événement. Quand Disney est derrière le projet, c’est encore plus « magique ».
Cela donne l’occasion de faire découvrir aux plus jeunes que cette histoire était à l’origine un livre, écrit par un auteur de talent et dont ils connaissent peut-être certains titres de nom à défaut de les avoir déjà lus.

« Le drôle de Noël de Scrooge » de Charles Dickens sort dans toutes les bonnes salles de cinéma, mais aussi dans vos librairies. C’est un « produit » de saison en plus, mais il ne faut pas que cela vous empêche de le lire ou de le voir en plein mois d’août !
C’est quand même dans l’optique de faire une lecture commune dans le ton du mois de décembre, que ce titre (qui possède plusieurs traductions en français comme « Un chant de Noël ») est devenu celui du Book Club en décembre 2009, sur le site de Livraddict.
Une nouvelle occasion d’échanger, de discuter et partager ma passion pour la littérature.

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L’auteur : (Source http://clpav.fr/dickens.htm)


Né le 7 février à Portsmouth en Angleterre en 1812, Charles Dickens est l’un des conteurs et écrivains des plus fameux. Il passa une enfance heureuse à Chatham au sein d’une famille modeste.
Malheureusement, alors qu’il rejoint son père, muté à Londres, il doit arrêter ses études pour des raisons financières. Les difficultés sont telles que la famille se retrouve en grande misère et que son père est emprisonné pour dettes. À tout juste douze ans, Charles Dickens se retrouve employé dans une simple fabrique de cirage. Cette nostalgie de l'enfance heureuse et pure, cette obsession de la faim et de la pauvreté sont des thématiques et de réels sentiments qui se retrouveront dans son œuvre.

Quelques temps après, Charles Dickens entreprend tout de même trois années d'études et entre ainsi dans un cabinet juridique au service d’un avoué. Friand et passionné de littérature et de lectures en tout genre, il trouve une place en tant que sténographe dans une revue. En 1833, il fait ses débuts d’écrivain dans divers journaux et magazines de contes dans les quartiers populaires de Londres. C’est en 1836, que son premier livre de contes et autres pièces intitulées Les Esquisses de Boz (Boz étant son pseudonyme) paraît. Dès 1837, il commence à révéler son talent avec Les Aventures de M. Pickwick, son succès est immédiat. Entre écriture et grands voyages, Charles Dickens est prolifique et inspiré. C’est à cette même époque qu’il se marie avec une certaine Catherine Hogarth. Pratiquement tous les romans de Charles Dickens seront publiés de façon mensuelles ou hebdomadaires.

On lui connaît aujourd’hui une grande qualité et quantité d’ouvrages, on citera, entre autres bien sûr : La Maison d'Âpre-vent ; Le Conte de Deux Cités ; Oliver Twist (1837-1839) ; Les Mémoires de Joseph Grimaldi (1838) ; Le Pendule de Maître Humphrey (1840-1841) ; Le Magasin d’Antiquités (1841) ; Le Célèbre Conte de Noël ; Notes Américaines (1842) ; Un Chant de Noël (1843) ; Les Carillons (1844) ; Le Grillon du Foyer (1845) ; La Bataille de la Vie (1846) ; David Copperfield (1849-1850) ; Le Pauvre Voyageur (1858) ; Message Venu de la Mer (1860) ; Les Grandes Espérances (1851) ; Notre Ami Commun (1864-1865) ; L’Abîme (1867), etc.

En pleine gloire, il se sépare de sa femme et devient à ce qu’on dit « le baladin national et international de l'Angleterre » car il fait alors des lectures à travers le monde : en Angleterre, en France et même aux Etats-Unis. Surmené et très nerveux, Charles Dickens ne se ménage pas et sa santé en pâtit. Le 9 juin 1865, il a un terrible et grave accident de chemin de fer qui le diminue physiquement. Le même jour, cinq ans plus tard, il meurt à Gadshill, un 9 juin 1870 exactement. Il est inhumé avec les honneurs à l’abbaye de Westminster. Son roman, Le mystère d'Edwin Drood ne sera jamais achevé…

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L’intrigue :

Le soir de Noël, un vieil homme égoïste et solitaire choisit de passer la soirée seul.
Mais les esprits de Noël en ont décidé autrement. L'entraînant tour à tour dans son passé, son présent et son futur, les trois spectres lui montrent ce que sera son avenir s'il persiste à ignorer que le bonheur existe, même dans le quotidien le plus ordinaire.

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Ce que j’en pense :

La jolie couverture de cette édition « Le Livre de Poche Jeunesse » est fidèle à l’affiche du film de Disney qui va être prochainement dans tous les cinémas. Ce livre fait partie des « produits dérivés » alors qu’en réalité, c’est le film qui en est réellement un.
Qu’importe, le texte lui est bien le même que durant mon enfance !

Grâce à la performance-capture(1), Jim Carrey interprète non pas un mais huit rôles dans « Le Drôle de Noël de Scrooge ». Le travail des graphistes, des animateurs du film est également a souligné car si l’on reconnaît les traits du visage de l’acteur sous toutes ces transformations, ils ont aussi été à la hauteur du Scrooge que la plume de Charles Dickens nous dépeint : « Dur et tranchant comme une pierre à fusil dont jamais l’acier n’a fait jaillir une étincelle généreuse, secret, renfermé en lui-même et solitaire comme une huître. Le froid qui était au-dedans de lui geler son vieux visage pinçait son nez pointu, ridait sa joue, rendait sa démarche raide et ses yeux rouges, bleuissaient ses lèvres minces et se manifestait au de-dehors par le son aigre de sa voix. Une gelée blanche recouvrait constamment sa tête, ses sourcils et son menton fin et nerveux. Il portait toujours et partout avec lui sa température au-dessous de zéro ; il glaçait son bureau les jours caniculaires et ne dégelait pas d’un degré à Noël.
La chaleur et le froid extérieurs avaient peu d’influence sur Scrooge. Les ardeurs de l’été ne pouvaient le réchauffer, et l’hiver le plus rigoureux ne parvenait pas à le refroidir. Aucun souffle de vent n’était plus âpre que lui. Jamais neige en tombant n’alla plus droit à son but, jamais pluie battante ne fut plus inexorable. Le mauvais temps ne savait par où trouver prise sur lui ; les plus fortes averses, la neige, la grêle, les giboulées ne pouvaient se vanter d’avoir sur lui qu’un avantage : elles tombaient souvent « avec profusion ». Scrooge ne connut jamais ce mot. »

Le décor est parfaitement posé. (L'histoire du Drôle de Noël de Scrooge se déroule en pleine période victorienne (1837 à 1901), âge d'or de l'Empire britannique qui voit Londres s'imposer comme la ville la plus peuplée du monde (1 860 000 habitants en 1845) jusqu'en 1925.). Les descriptions sont précises, mais ne se perdent pas dans des détails infimes. Les images, les comparaisons sont habiles.
Le style est si fluide que nous parvenons à construire avec de simples mots, la toile de fond de cette histoire avec une grande facilité. Nous ne lisons pas seulement ce récit, nous le vivons de l’intérieur.
J’avais des frissons en lisant, comme si je me retrouvais aux côtés de Scrooge lui-même. D’ailleurs le narrateur nous le suggère même. Il nous informe également agir pareillement avec nous.

On s’aperçoit avec certaines descriptions de situations que le bonheur est presque toujours fort simple. Il faut arrêter de courir après des chimères. Ce n’est ni bon pour le monde en général et encore moins pour nous.
Dans notre économie et notre monde d’aujourd’hui, Les miroirs aux alouettes ne manquent pas et donc il est encore plus facile de se fourvoyer de chemin. Le texte de C. Dickens est donc plus que jamais d’actualité.
« Ce n’était pas une belle famille ; ils n’étaient pas bien vêtus ni les uns ni les autres ; leurs souliers étaient loin d’être imperméables ; leurs habits n’étaient pas cossus ; … Cependant, ils étaient heureux, reconnaissants, satisfaits les uns des autres et contents de leur sort ; et au moment où Scrooge les quitta, ils semblaient plus heureux encore à la lueur des étincelles que la torche de l’Esprit répandait sur eux ; »

Je regrette juste que Scrooge change aussi vite. À la limite je trouve qu’il précipite un peu trop les évènements.
« - Guidez-moi ! dit Scrooge, guidez-moi ! La nuit avance rapidement ; c’est un temps précieux pour moi, je le sais. Esprit, guidez-moi. »
Ce qu’il doit voir est des plus troublants, mais j’ai trouvé que tout allait peut-être un peu trop vite. Lui pourtant si froid, si impénétrable voit son armure se fendre presque aux premiers coups portés par les esprits.

Enfin qu’importe, ce petit classique ne se démode pas et il est toujours bon de le relire de temps en temps. N’est-ce pas l’une des qualités premières des classiques justement, l’intemporalité ?

Ma note finale : 14 / 20

1- Une technologie dérivée de la motion-capture, qui ne se contente plus de capturer les mouvements mais aussi les performances des comédiens, afin de les réinjecter dans des personnages virtuels au sein d'un environnement numérique. Tournés sur des plateaux quasi-vides, à 360°, les plans sont ensuite retravaillés en post-production, offrant aux réalisateurs une totale liberté de mise en scène.


Nota Bene :

Petite information amusante et pour montrer que l’œuvre de Dickens a inspiré à toutes les époques, sachez que le personnage de Scrooge a servi d'inspiration à Carl Barks pour créer Picsou en 1947, nommé Uncle Scrooge en anglais. Drôle de coïncidence !

mardi 8 décembre 2009

Un voyage fascinant ----- "Sahara dévoilé" de William Langewiesche


Je ne suis pas une grande voyageuse bien que mes amis pensent plutôt le contraire car je bouge pas mal, je prends le train comme si de rien n’était, la voiture ne me pose pas de problème et naviguer dans les méandres des métros et réseaux de bus des grosses agglomérations est routinier.
Je n’irai certainement pas au bout du monde (sauf pour découvrir le Japon). Je n’irai pas m’isoler volontairement dans des steppes ou des forêts tropicales. L’aventure, je laisse cela aux autres et je préfère la vivre par procuration.
Les reportages ou les livres, c’est merveilleux pour cela.

Dans le cadre d’un nouveau partenariat entre les éditions Vagabonde et Livraddict, j’ai pu justement partir à la découverte du désert, le Désert par excellence grâce à la prose de William Langewiesche dans « Sahara dévoilé ».

Un long périple, mais je n’ai pas trop souffert car je suis restée bien calée dans mon lit pour tourner les pages et jouer à la routarde chevronnée (que je ne suis en aucun cas).

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L’auteur :

William Langewiesche, né en 1955, est un écrivain et journaliste américain.
Depuis 2006, il est le correspondant international du magazine Vanity Fair.
Lorsqu’il ne parcourt pas le monde, il réside à Davis, Californie, et en France.

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L’intrigue :

Si aride que la plupart des bactéries ne peuvent y survivre, et aussi vaste que les États-Unis… Tel est le Sahara, territoire de l’extrême, parfois menaçant, où se conjuguent de multiples enjeux : migrations volontaires ou involontaires, affrontements entre groupes rivaux, guerres civiles... Toutefois, les lois de l’hospitalité y ont toujours cours. D’Alger à Dakar, traversant l’Algérie, le Niger, le Mali et le Sénégal, William Langewiesche parcourt ces vastes étendues (en voiture, en taxi, en camion, par bateau et en train), explorant leurs richesses visibles et enfouies, relatant avec esprit le tumulte de la vie de ses habitants, les interrogeant sur leurs destinées. Touaregs, expatriés, voyageurs, nomades sédentarisés, marchands, rebelles et populations soumises à l’hostilité de “ cette partie invisible du monde ” composent ainsi une puissante partition sensible à laquelle se mêlent les sensations propres de l’auteur, ses impressions, mais aussi l’Histoire et les contes, donnant au Sahara toute sa dimension réelle et imaginaire. Un voyage épique et éclairant, à la dimension de cette terre éclaboussée de lumière qui semble reculer tel un horizon intérieur à mesure qu’on avance.

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Ce que j’en pense :

Qu’est-ce qu’un désert ?
Qu’est-ce que le Sahara ?
Nos images d’Epinale sont réductrices. La réalité du terrain est tout autre, plus riche, plus complexe aussi. Même les spécialistes ne savent pas quels critères choisirent pour définir cette nature hors norme.
L’auteur, William Langewiesche, nous propose sa définition assurément plus humaine. Est-ce la plus juste ?
Étant une profane, je me garderai bien de la juger ainsi

J’écoute, je découvre, je me tais.
Je voyage par procuration une fois de plus et ce dès les premières lignes de « Sahara dévoilé ».

Il faut savoir se montrer humble face au désert. Il impose la simplicité, le dépouillement, mais il est riche d’enseignement sur notre nature profonde.
« Le désert apprend la patience, mais la patience est difficile et longue à acquérir. »

Avant son départ pour le désert, l’auteur nous parlera d’Alger, cette ville si belle, mais si dangereuse également comme l’est souvent les plantes toxiques. On aura droit à quelques considérations générales sur les conditions de vie de ses habitants au quotidien. Rien n’est embelli, la description sonne juste, véridique même si l’on ne peut le vérifier par nous-même, William Langewiesche évoque sans fards les points sombres de cette société Algéroise.
Nous ne sommes pas en train de lire un roman, on est bien sur un témoignage, un documentaire.

Tout se mérite donc, même l’arrivée aux portes même du désert que l’on souhaite toujours repousser. Cependant, on ne dompte pas le Sahara. Celui qui possède le pouvoir de tout dominer, c’est bien lui. Surtout quand on se trompe de problématique dès le départ, les solutions n’en sont pas et le résultat est faussé.
« Mais ce sont la surpopulation et une agriculture mal adaptée, et non l’avancée des sables, qui ont rongé la terre. L’armée s’est mobilisée pour affronter un mythe et n’a pas prêté attention, sur place, au véritable ennemi. »

Dans les oasis, il y a des villes entières (je n’aurais jamais pensé une chose pareille et avec cet ouvrage, je vais de découverte en découverte). On y apprend que les Sahariens ne luttent plus contre le sable, mais s’en font au contraire parfois un allié pour leurs plantations de palmiers ou pour leurs intérieurs. Ils vivent avec lui, il est le compagnon de tous les jours.
J’admire leur patience, celle que le désert leur a inculquée au fil des générations et que donc je n’aurais sans doute jamais. Je deviendrais folle de sentir mon pain crisser sous mes dents, de sentir ces grains de sable partout !

Dans cet ouvrage, on apprend aussi que le désert n’est pas uniforme. Voilà encore une de mes idées qui prend l’eau si j’ose dire.
Toutes les dunes ne sont pas identiques et elles obéissent à des lois physiques aussi strictes qu’immuables.

Le désert n’est pas une mer de sable, mais l’on peut aisément vite en devenir un naufragé si l’on n’y prend pas garde. Heureusement, nous avons là un bon guide.
Il nous en dévoile des facettes du désert ! Ma vision de ce dernier a complètement été bousculée, chamboulée. Ma tête s’est remplie d’images, de paysages, mais aussi de visages. Le mot même, désert, va prendre un tout autre sens. Sa véritable identité m’a été si élégamment dévoilée…

Ma note finale : 16 / 20

mercredi 2 décembre 2009

Et si on ne souhaite pas gagner ? - "Perdre est une question de méthode" de Santiago Gamboa


Un partenariat avec une maison d’édition, c’est toujours une nouvelle occasion d’aller vers des livres que l’on aurait sans doute pas empruntés et encore moins achetés.
Ce n’est pas que notre curiosité n’est pas piquée, loin de là, mais le choix est si vaste dans les librairies que forcément, on se cantonne un peu dans des registres littéraires que l’on maîtrise un peu plus.
Dernière raison qui explique ce comportement du lecteur, c’est sans doute, le fait que nous n’ayons pas tous des finances sans limites. Nous allons donc vers ce que nous qualifions de valeurs sûres (enfin presque car il nous arrive encore d’avoir quelques mauvaises surprises).

« Perdre est question de méthode » est écrit par Santiago Gamboa. Cet auteur m’est totalement inconnu et je n’ai jamais vu l’adaptation cinématographique de cet ouvrage pourtant réalisé par Sergio Cabrera.
C’est donc totalement vierge de tout préjugé que j’ai débuté la lecture de ce roman dit noir. La couverture ne risquait pas de contredire cette classification des genres. Heureusement que je n’étais pas d’humeur aussi funeste.

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L’auteur : (Source Wikipédia)

Santiago Gamboa est un écrivain colombien né en 1965 à Bogota.

Il a étudié la littérature à l'Université nationale de la Colombie, puis la philologie hispanique à l'Université de Madrid.
Après avoir été journaliste au service en langue espagnole de Radio France internationale et correspondant du quotidien El Tiempo, il est actuellement attaché culturel de l'ambassade de Colombie à l'UNESCO.

L'essentiel de son œuvre traduite en français est parue aux Éditions Métailié.

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L’intrigue :

Victor Silanpa est détective, journaliste à ses heures, un brin escroc et franchement désabusé.
Un matin brumeux, la découverte d'un cadavre crucifié et empalé sur les rives du Sisga ranime sa soif de justice. Aidé de Quica, une jeune prostituée qui le tient sous son charme, il enquête dans les bas-fonds de Bogota, allant jusqu'à déjouer la machination de puissants politiciens véreux...

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Ce que j’en pense :

Dès les premières lignes du roman, j’ai eu du mal à savoir si Victor Silanpa était un journaliste ou un flic.
Ses méthodes sur le terrain, ses attitudes et surtout l’accès privilégié auquel il a droit sur les scènes de crimes, dans la morgue… sont troublantes, voir déroutantes. J’avais sans cesse l’impression d’avoir raté un élément qui aurait pu me permettre de le situer impeccablement. À ce moment, les frontières étaient par trop perméables à mon goût.

« Noir, c’est noir » comme le chante si bien Johnny Hallyday, mais dans ce cas précis, on débute quand même avec un crime particulièrement sordide. Accrochez-vous !

A noter que j’ai eu la désagréable impression au cours de ma lecture que je manquais des étapes. Je relisais donc certains paragraphes, mais rien n’y faisait. Il manquait des phrases, des transitions, que la présentation n’était pas adéquate, que sais-je encore. Des détails, mais qui m’ont un peu agacé car ils me laissaient un arrière-goût d’insatisfaction.
Cela ne m’a pas gêné au point de ne pas pouvoir suivre l’intrigue, mais j’étais moins enthousiaste à poursuivre.

Très vite page 47, on trouve la justification du titre de cet ouvrage. Victor garde certaines citations dans les poches de sa poupée : « J’ai perdu. J’ai toujours perdu. Ça ne m’irrite pas, ça ne m’inquiète pas. Perdre n’est qu’une question de méthode : Louis Sepulveda. »
Cela tient aussi au caractère de ce journaliste pas banal : « Se battre avec une femme, c’est un combat perdu d’avance. Napoléon, qui a réussi à conquérir la moitié de l’Europe, a eu cette phrase pleine de sagesse : « Les batailles contres les femmes sont les seules qu’on gagne en fuyant ».
- Mais je n’ai pas envie de gagner.»
Tout est dit, non ?

Pas mal de vulgarité dans les phrases, parfois même elles me semblaient gratuites et n’apportaient rien de plus au style. Un ton cru donc qui ne m’aurait sans doute pas gêné le moins du monde pour peu que j’en trouve la justification à chaque fois.
Cela noircissait un tableau qui n’en avait pas franchement besoin, même pour un roman noir.

Les vagues traces d’humour n’étaient pas franchement hilarantes, mais j’ai quand même eu quelques petits sourires. Ce sont eux qui ont rendu cette lecture possible jusqu’au bout.

« Perdre est une question de méthode » fut un ouvrage que j’ai lu sans y prendre beaucoup de plaisir. J’ai eu le sentiment de perdre également et je ne parle pas de mon temps, mais de mon énergie.
Cet opus m’endormait chaque soir un peu plus vite.
Je crois bien que c’était devenu mon arme absolue contre les insomnies. Une qualité parfois très recherchée… Enfin, au moins autant que le sommeil alors !
À quand le remboursement par la Sécurité Sociale ?

On ne peut pas plaire à tout le monde, mais cela n’enlève rien aux qualités intra secs de l’œuvre qui trouvera sans doute des preneurs. Je les cherche encore, c’est tout… Mais peut-être que je n’étais pas prête pour ce livre.

Ma note finale : 10 / 20

Merci à Livraddict et aux éditions Points.

lundi 30 novembre 2009

Les lames reprennent du service --- "L'alchimiste des ombres" de Pierre Pevel


La Fantasy est en train de grignoter de plus en plus de place sur les étals de nos libraires. Je ne peux que m’en réjouir, même si au premier abord, ce n’est pas mon style de littérature préféré. Cependant, quand le talent est présent, si la plume est légère et sait nous mener sur des sentiers alors inconnus, pourquoi bouder notre plaisir ?

« L’alchimiste des ombres » est le second volet des aventures des « Lames du cardinal » de Pierre Pevel et vu comme j’avais apprécié cette entrée en la matière, je n’ai pas pu résister à ce nouveau chant des sirènes de la tentation.

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L’auteur :

Pierre Pevel, né en 1968, est l’un des meilleurs écrivains de Fantasy français.
Auteur de 7 romans, il a obtenu le Grand Prix de l'Imaginaire en 2002 pour « Les Ombres de Wielstadt » et le prix Imaginales 2005 pour « L’élixir d’oubli ».

Avec une verve et un talent dignes des plus grandes heures du feuilleton romanesque de cape et d’épée, il s’approprie avec bonheur les codes de deux genres littéraires dans ce roman d’aventure et de Fantasy épique.

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L’intrigue :

Paris, 1633. Les dragons menacent le royaume.
Surgis de la nuit des temps, ils sont avides de pouvoir et décidés à restaurer leur règne absolu. Usant de sorcellerie, ils ont pris apparence humaine et créé une puissante société secrète, la Griffe noire, qui conspire déjà dans les plus grandes cours d'Europe.

Pour déjouer leurs sinistres complots, Richelieu a reformé son unité d'élite, une compagnie clandestine d'aventuriers et de duellistes rivalisant de courage, d'élégance et d'astuce. Six hommes et une femme aux talents exceptionnels prêts à braver tous les dangers et à risquer leur vie pour la Couronne : les Lames du Cardinal.

Mais alors qu'ils ont rendez-vous, par une nuit d'orage, avec une espionne italienne aussi belle que dangereuse qui prétend détenir les clés d'un complot à venir, ils sont loin d'imaginer l'ampleur de la tragédie qui va s'abattre sur la France et les obliger à affronter leur plus terrible adversaire : l'Alchimiste des ombres...

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Ce que j’en pense :

On peut lire indépendamment les deux volets de ce début de saga, mais les avoir lu dans le bon ordre est indéniablement un plus pour la compréhension de certains détails.

J’ai noté que Pierre Pevel souhaitait toujours faire de réguliers clins d’œil à ses « maîtres » littéraires et l’on retrouve des apparitions de personnages connus et rencontrés dans d’autres ouvrages que nous ne vous ferons pas l’affront de présenter.
D’Artagnan compte parmi eux. C’est juste épisodique, mais je trouve que cela donne plus de poids, de valeur à l’aventure que nous découvrons au fil des pages de ce nouvel opus.

Le style général est facile à décrypter et l’ensemble est fort agréable à lire.
Les actions sont très bien décrites. On ne peine absolument pas à imaginer les combats, les duels et autres moments où nos nerfs sont mis à rudes épreuves.
Quelques répétitions ici ou là parsèment un peu ce texte, mais elles ne sont pas gênantes. Elles peuvent même rendre service parfois. Cependant, il est vrai que lorsque l’on est captivé par sa lecture, on n’a pas envie de perdre du temps avec des redites. (Oui je ne suis pas du genre patiente, mais lors de mes lectures, surtout quand elles sont excellentes).

Comme dans le premier tome, l'auteur a recours à de courts chapitres souvent entrecoupés d'ellipses et parfois même clos par des cliffhangers. Cela fait très analyse de séries, mais il est vrai que le style même de Pierre Pevel a quelque chose qui favorise nettement notre imagination et des images très nettes viennent danser devant nos yeux. Le découpage du texte n’est pas fait au hasard et il impose un rythme à cette syntaxe qui elle-même ne faiblit à aucun moment.

L’art de Pierre Pevel trouve son apogée dans les descriptions des décors qui sont précises, mais jamais ennuyeuses et dans sa capacité qu’il a de nous faire croire sans difficulté à une histoire se déroulant en plein XVIIe siècle, mais réécrite avec les dragons.
Je suis historienne de formation donc je suis un petit plus difficile à duper, mais cela est si bien fait que cela semble logique, impensable autrement.

Les protagonistes ne nous ont pas encore livrés tous leurs secrets, loin s’en faut d’ailleurs. On est intrigués par ces Lames qui se complètent si bien, mais qui sont si différentes au fond. C’est sans doute ce qui fait leur force. La magie de l’écriture les réunie pour notre plus grand plaisir et fait en sorte que tout s’emboîte à merveille.

Comme dans le tome précédent, le suspens monte au fil des pages. Il y a beaucoup de surprises. Certains comploteurs sont en réalités d’autres victimes, mais chut, je ne vais pas en dire plus !
Les éléments de cette nouvelle intrigue sont complexes, retords, mais propices aux rebondissements qui offrent de nombreuses perspectives pour les prochains volumes qui ne manqueront pas de paraître un jour. (Oui, on le souhaite même ardemment !)
Le final ne laisse que peu de doutes à ce sujet.

En lisant certains passages de ces nouvelles aventures des Lames du Cardinal, je n’ai pu m’empêcher de penser à un film que j’ai eu l’occasion d’analyser très en détail à l’université : « Paris brûle-t-il ? ». Cela m’avait permis d’en découvrir moult détails et de pouvoir faire ce parallèle. Vous comprendrez pourquoi en lisant bien sûr ce livre.

Si j’avais déjà apprécié le premier opus de cette saga, j’avoue que ce second volume ne m’a pas déçu, bien au contraire. Je l’ai sans doute préféré au premier (ce qui me semblait impossible) et je suis déjà très impatiente de lire la suite.
Je pense que je vais rechercher des informations à ce sujet car quand on aime, on ne compte pas, mais quand même !

Ma note finale : 18 / 20

vendredi 27 novembre 2009

Le bonheur retrouvé --- "365 méditations quotidiennes du Dalaï-Lama"


Je suis tout sauf une personne zen. Je sais bien qu’il faudrait que je le sois bien plus, mais c’est contre ma nature. Cependant, j’essaie d’y tendre un peu plus chaque jour. Je vous assure qu’il y a du travail et qu’une vie n’y suffira pas.

Mes moments de détente sont souvent liés à mes temps de lectures. J’ai donc, lors d’un de mes passages en bibliothèque, décidé de rendre une petite visite aux nombreux titres disponibles au rayon philosophie - religion.
C’est là que je suis tombée nez à nez avec « 365 méditations quotidiennes du Dalaï-Lama ».

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L’auteur : (sources Wikipédia)

Le dalaï-lama est reconnu par les Tibétains comme le plus haut chef spirituel du Tibet et la réincarnation du bouddha de la compassion ; il est devenu le chef temporel (politique) du gouvernement du Tibet depuis le XVIIe siècle jusqu'à la première moitié du XXe siècle, puis chef de l'Administration centrale tibétaine encore à ce jour.

Tenzin Gyatso, né Lhamo Dhondrub le 6 juillet 1935 à Taktser au Tibet, est le 14e dalaï-lama, et le chef du Gouvernement tibétain en exil.

Moine bouddhiste de l'école Gelugpa, il est intronisé lors de l'intervention militaire chinoise au Tibet (1950-1951).
En 1959, il s'exile en Inde pour créer le gouvernement tibétain en exil, qu'il dirige depuis. Vivant actuellement à Dharamsala, il est considéré par l'Administration centrale tibétaine comme le plus haut chef spirituel du bouddhisme tibétain. Il plaide pour l'indépendance du Tibet jusqu'en 1973, puis pour l'autonomie réelle de l'ensemble du Tibet à l'intérieur de la Chine.
Selon le Comité Nobel pour la Paix et d'autres, il a constamment œuvré à la résolution du conflit sino-tibétain par la non-violence et reçoit à ce titre le prix Nobel de la paix en 1989.

Il est souvent invité par des centres bouddhistes, des institutions ou des personnalités, et effectue de nombreux voyages à travers le monde pour enseigner le bouddhisme tibétain, et diffuser un message de paix et de non-violence.
En mai 2008, le Time le classe premier sur sa liste des cent personnes les plus influentes au monde.

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L’intrigue :

Le Dalaï-Lama propose, pour chaque jour de l’année, une méditation inspirée et ouverte sur le monde. Quel que soit son âge ou sa condition sociale, chacun y trouve la nourriture spirituelle qui élève l’âme et donne de l’espoir.

C’est comme si Sa Sainteté avait la clef de nos cœurs. Pour lui, le quotidien n’est pas une banalité, puisque c’est le vôtre, le nôtre, celui des milliards d’individus qui, aux quatre coins du globe, forment l’Humanité.

Pour lui, le cœur de chaque homme, de chaque femme, de chaque enfant, renferme un trésor caché qui, tel un lotus, ne demande qu’à s’ouvrir pour libérer une lumière, et éclairer la vie ; afin que tel un fleuve lent et harmonieux, elle s’écoule au fil des jours vers un océan de plénitude et de bonheur.

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Ce que j’en pense :

Comme j’avais emprunté mon ouvrage dans une médiathèque, il est clair que je n’ai lu qu’une seule méditation par jour. Il m’a fallu accélérer un peu le rythme, mais j’ai quand même pris mon temps et j’ai apprécié chaque aparté avec le Dalaï-Lama.

Je précise tout de suite que je ne suis pas bouddhiste, je suis même sans religion, mais j’aime parfois lire des textes ou écouter les paroles pleines de sens de certaines personnes ayant la foi, leur foi. Point n’est besoin d’être converti pour y découvrir des vérités qui sont accessibles à tout le monde.
Le Dalaï-Lama n’exclut personne dans ses réflexions, on ne se sent jamais écarté, bien au contraire, il prend soin de démontrer que nous pouvons tous apporter quelque chose de bon à l’humanité.

Le style est fluide, on a l’impression d’un échange véritable avec le Dalaï-Lama. Il écrit, nous parle avec une simplicité qui abolie les distances, les différences d’âges, d’origines, de croyances, de sexe, et que sais-je encore. Il se met à notre hauteur et ne cesse de proclamer notre égalité. Cette dernière peut nous permettre à tous de parvenir à faire du bien autour de nous et donc à être plus heureux.

On peut toujours dire qu’il enfonce des portes ouvertes.
C’est parfois vrai, mais cela reste utile car ces éléments ne sont jamais trop mis en avant. Il est bon de se rappeler l’essentiel.

Beaucoup de ces méditations quotidiennes s’enchaînent les unes aux autres ce qui ne gène absolument pas pour une lecture plus en continue de cet ouvrage.
Ces textes courts donnent des exemples assez précis, on peut aisément se reconnaître. On est donc vite interpellé et ces phrases tournent un peu dans nos esprits. Ce n’est peut-être pas réellement de la méditation, mais au moins on y réfléchit un peu plus.

Ce livre m’a fait du bien pendant sa lecture, mais aussi après.
Je ne suis pas devenue zen, mais il m’a apaisé en quelque sorte. Il m’a permis d’assurer mes prises de positions actuelles. Je sais donc que je prends le bon chemin, il me faut maintenir le bon cap maintenant.
Il paraît que c’est à la portée de tous…

Ma note finale : 18 / 20

mercredi 25 novembre 2009

Challenge Pierre Bottero


Un auteur qui disparaît de manière aussi brutale, cela ne peut pas laisser indifférent un lecteur.

Point n’est besoin de l’avoir lu, ni même d’apprécier le genre dans lequel ce dernier exerçait le talent de sa plume. Il suffit juste de se dire que la vie est parfois injuste, cruelle et qu’il faut que ceux qui restent n’oublie pas ceux qui sont partis bien trop tôt.

Pierre Bottero, je ne le connaissais que de nom, de réputation, mais je me disais toujours que j’avais le temps de lire ses œuvres dont j’entendais toujours dire le plus grand bien.
Aujourd’hui, il n’est plus, mais il a laissé derrière lui un héritage.

Je compte bien lui rendre hommage en participant à ce challenge littéraire. Vous trouverez tous les renseignements utiles à cette adresse : Challenge Pierre Bottero.

lundi 23 novembre 2009

Cet été là --- "Bonjour tristesse" de Françoise Sagan


Il est de nombreux auteurs connus et reconnus que je n’ai pas encore eu le courage ou l’opportunité d’aborder. Je crois sincèrement qu’il faut être prêt pour accueillir la prose d’un écrivain dans notre giron personnel.
Cela commence par l’envie de se plonger dans un univers nouveau, où tout nous est étranger, très différent de ce que l’on côtoie d’ordinaire, troublant parfois et pas si facile d’accès que cela. Mais la condition ultime pour lire sereinement ces ouvrages, c’est notre capacité à aborder des conceptions innovantes. Il faut être prêt à les découvrir au fil de ces mots qui s’enchaînent avec une logique qui n’est pas la nôtre.
Cela peut être très plaisant, mais également déstabilisant car il est si agréable de camper sur ses positions, ses certitudes. L’inconnu, l’étranger, c’est dérangeant. On perd ses repères si rassurants.

Françoise Sagan n’aimait rien de moins que tout ce qui était convenu (du moins en apparence) et ce premier ouvrage allait faire couler beaucoup d’encre.
Cela ne pouvait que titiller agréablement ma curiosité.
Une attente imprévue et un passage à la FNAC la plus proche ont fait que cette volonté de découvrir plus avant la plume de cette femme hors norme a été possible.

Avec « Bonjour tristesse », disponible aujourd’hui chez Pocket pour une somme modique, Françoise Sagan connaît un succès immédiat et ce livre sera l’un des " best-seller " de l’année 1954. Elle a alors 18-19 ans. N’est-ce pas l’âge de la jeunesse éternelle, celle que l’on garde à jamais tout au fond de son cœur ?

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L’auteur : (Sources Evene)

Françoise Sagan,
Écrivain française,
Née à Carjac le 21 juin 1935,
Décédée à Honfleur le 24 Septembre 2004.

Issue d'une famille de la grande bourgeoisie, Françoise Quoirez, dite Sagan, passe une enfance épargnée par les pénuries de la Seconde Guerre mondiale.
Les années défilent et le triomphe se profile grâce à son roman « Bonjour tristesse » écrit à l'âge de 18 ans. Bien que le public et la critique soient séduits, cette oeuvre suscite la polémique. Traitant du désir sexuel d'un point de vue féminin, ses formules sont quelque peu acerbes.
Françoise Sagan adopte par la suite un style de vie des plus décalés, tant sur le plan de l'avoir que de l'être. Ses oeuvres s'en inspirent et mettent en exergue l'ennui et la fuite dans l'alcool. Elle incarne une insolence et une fraîcheur qui ne peuvent que choquer les étouffantes années 1950.

Tentée par la scène, elle s'essaye à quelques pièces de théâtre : « Un château en Suède », « La Robe mauve de Valentine », « L’Excès contraire »...

Malgré le succès de ses oeuvres, elle ne reçoit que peu de prix littéraires, mais se voit tout de même décerner en 1985 le prix Monaco, qui vient saluer l'ensemble de son oeuvre.

Si l'on peut toujours discuter de sa place dans le panthéon littéraire, Françoise Sagan était avant tout un être vrai et libre. Elle restera dans l'histoire comme un personnage, sans doute plus important que ses livres, un mythe dont la notoriété dépasse les frontières de l'Hexagone, le totem d'une époque faite de liberté et d'insouciance.

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L’intrigue :

La villa est magnifique, l'été brûlant, la Méditerranée toute proche. Cécile a dix-sept ans. Elle ne connaît de l'amour que des baisers, des rendez-vous, des lassitudes. Pas pour longtemps. Son père, veuf, est un adepte joyeux des liaisons passagères et sans importance. Ils s'amusent, ils n'ont besoin de personne, ils sont heureux.

La visite d'une femme de cœur, intelligente et calme, vient troubler ce délicieux désordre. Comment écarter la menace ? Dans la pinède embrasée, un jeu cruel se prépare. C'était l'été 1954.

On entendait pour la première fois la voix sèche et rapide d'un "charmant petit monstre" qui allait faire scandale. La deuxième moitié du XXe siècle commençait. Elle serait à l'image de cette adolescente déchirée entre le remords et le culte du plaisir.

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Ce que j’en pense :

« Bonjour tristesse » est une première œuvre, mais déjà cet ouvrage contient tous les thèmes chers à Françoise Sagan : la vie facile, les voitures rapides, les villas bourgeoises, le soleil, un mélange de cynisme, de sensualité, d’indifférence et d’oisiveté. Ne connaissant pas cet auteur, je me jette dans ces lignes sans aucune idée préconçue.

Nous voilà donc plongés dans un été comme tant d’autres, chaud, avec la fraîcheur relative des eaux de la Méditerranée face aux pinèdes qui résistent tant bien que mal aux rayons du soleil ardant.
La brûlure pourtant ne viendra pas forcément de là où on l’attend (enfin sauf peut-être pour cette pauvre Elsa qui décidément ne peut que brûler, se consumer inexorablement et courir ainsi vers sa perte qui était de toute manière prévisible à plus ou moins longue échéance.)
« Les premiers jours furent éblouissants. Nous passions des heures sur la plage, écrasés de chaleur, prenant peu à peu une couleur saine et dorée, à l’exception d’Elsa qui rougissait et pelait dans d’affreuses souffrances. »
« La pauvre Elsa était dans un état lamentable, elle se couvrait d’huile. Je ne donnais pas une semaine à mon père pour… »

Elsa était pourtant un parfait faire valoir avec cette cure de soleil pour le père de Cécile (17 ans). Ce veuf était un parfait Don Juan qui se lassait assez vite de ses conquêtes toujours prises sur un modèle immuable. La jeune femme y correspondait parfaitement et cela donne une idée de l’univers futile, surfait dans lequel évolue notre jeune narratrice.
« À ce début d’été, il poussa même la gentillesse jusqu’à me demander si la compagnie d’Elsa, sa maîtresse actuelle, ne m’ennuierait pas pendant les vacances. Je ne pus que l’encourager car je savais son besoin des femmes et que, d’autre part, Elsa ne nous fatiguerait pas. C’était une grande fille rousse, mi-créature, mi-mondaine, qui faisait de la figuration dans les studios et les bars des Champs-Élysées. Elle était gentille, assez simple et sans prétentions sérieuses. »

Pour un peu, on oublierait que nous sommes en 1954. Tout est tellement actuel que rien ne paraît dater de plus de cinquante ans. Il en va ainsi de certains sentiments, des révoltes de jeunesse, mais aussi du cœur des Hommes.
Et oui, à l’heure du tout numérique où tout va de plus en plus vite, on peut encore se reconnaître dans des personnages qui n’ont pas pris une ride malgré les années qui se sont écoulées. La véritable fontaine de Jouvence est très certainement là.

Suivant notre propre âge, on se projette plus dans l’un des protagonistes que dans un autre, mais au fond, le discours qui trouve le plus de résonance dans notre cœur, dans notre âme, c’est celui de Cécile. Elle est le reflet de cette jeunesse éternelle, fougueuse et parfois révoltée, le plus souvent insouciante et si peu attentive aux conséquences de ses actes pour le lendemain tant l’ivresse se doit d’être totale et instantanée.
Même si nous avons été plus sage qu’elle, Cécile nous rappelle comment nous aimions, souhaiterions réagir alors.
Sa liberté d’action est telle que l’on peut l’envier tant alors, au même âge, on se sentait prisonnier de nos geôles. On en voulait à la Terre entière de ne pas écouter notre avis et encore moins de lui trouver un semblant d’intérêt.
« - Vous avez des idées à la mode, mais sans valeur, dit Anne
C’était peut-être vrai. Je pensais ce que je disais, mais il était vrai que je l’avais entendu dire. Néanmoins, ma vie, celle de mon père allait à l’appui de cette théorie et Anne me blessait en la méprisant. On peut être aussi attaché à des futilités qu’à autre chose. Mais Anne ne me considérait pas comme un être pensant. »

Ici point n’est besoin d’un suspens insoutenable, de meurtres affreux ou d’effets spéciaux. Tout coule de source avec une telle évidence que cela s’impose à nous avec un naturel désarmant. Le génie réside dans la simplicité, dans ce que l’on considère comme tellement évident qu’on n’y porte plus aucune attention.

« Bonjour tristesse », c’est le récit d’un été pas tout à fait comme les autres. Celui où la vie va en bousculer plus d’un, mais après tout, c’est la vie justement. Tout n’est pas que gaieté ou pleurs. Il faut un peu de tout et l’on apprend souvent en se brûlant les doigts, sinon les ailes.


Ma note finale : 14 / 20

jeudi 19 novembre 2009

Le tag

Madame Charlotte a tagué Mazel... .
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La chose consiste à citer 7 choses aimées et 7 blogs méritant le Prix de l’amitié (chabada bada).
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C'est donc à mon tour...
J'aime

1- les livres en général, les gros, les petits, les neufs, les vieux...
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2- la lecture car elle est mon refuge.
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3- les bibliothèque et les librairie, j'y passe des heures et je rêve de tous ces ouvrages par la suite.
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4- les bouquinistes et les brocantes, pour toutes les trouvailles littéraires que je peux y faire à moindre coût (ma banquière aime cela).
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5- "La grande librairie", sur France 5, tous les jeudi soir. C'est sacré !
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6- les lecteurs, parce qu'avec eux, je me sens bien et surtout je me sens comme eux.
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7- les blogs littéraires, pour les découvertes, les échanges qui en découlent.


Pour les 7 blogs ... pas facile
(trop ou pas assez ! un peu au hasard...)





lundi 16 novembre 2009

La raison a bon dos ----- "Les accommodements raisonnables" de Jean-Paul Dubois

Si j’ai mes genres de lecture privilégiés (comme beaucoup de lecteurs), je reste très curieuse et ouverte à toutes les expériences littéraires.

Je me lance très facilement en bibliothèque, mais beaucoup moins lorsqu’il s’agit d’acheter mes prochaines lectures en librairie ; je suis plus réticente. La prudence, la réflexion sont de mises.

Dans le cadre d’un partenariat comme ce fut le cas cette fois-ci avec les éditions Points et Livraddict, je me suis laissée tenter par une quatrième de couverture qui avait piqué ma curiosité alors que la couverture elle-même, m’avait dans un premier temps un peu rebutée. L’auteur m’étant inconnu, je ne pouvais qu’espérer avoir fait une bonne pioche.

Suivez-moi pour découvrir « Les accommodements raisonnables » de Jean-Paul Dubois et voyons donc s’ils sont aussi raisonnables qu’on veut bien nous le faire croire.

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L’auteur : (Sources Evene)

Jean-Paul Dubois,
Écrivain français,
Né à Toulouse en 1950.

Avant d'être l'auteur d'une dizaine de romans, de recueils de nouvelles et de plusieurs essais dont « Eloge du gaucher dans un monde droitier », Jean-Paul Dubois se lance dans le journalisme et travaille au Nouvel Observateur. Il connaît bien les Etats-Unis pour y avoir été le correspondant du magazine pendant quinze ans. De ses romans, inspirés par ce continent, « L’Amérique m'inquiète », « Jusqu'ici tout allait bien en Amérique », il garde le surnom de « l’Américain ».

Il est également l'auteur de « Je pense à autre chose », « Tous les matins, je me lève », « Si je pouvais me rapprocher ».

Le très remarqué « Kennedy et moi » qui remporte, en 1996, le prix France télévisions, est adapté au cinéma par Sam Karmann, avec Jean-Pierre Bacri en vedette. (Un film que je vous recommande d’ailleurs)

Son roman « Une vie française », met en scène un personnage sous la toute jeune V ème République, entre tragédies, humour et perspectives historiques. Il est récompensé par le prix du roman FNAC et le prestigieux prix Femina 2004.

Si en 2006 « Vous plaisantez, Monsieur Tanner » aborde de façon humoristique l'enfer des travaux, Jean-Paul Dubois revient en 2007 à plus de gravité avec « Hommes entre eux ». Suit un an plus tard « Les Accommodements raisonnables » qui, entre tragique et comique, confirme encore une fois la qualité de la plume de l'auteur.

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L’intrigue : (Le mot de l’éditeur en grand format – Les Editions de l’olivier)


Jean-Paul Dubois retrouve le souffle romanesque d’Une Vie française dans ce livre qui devrait enthousiasmer ses fans. Aucun des « fondamentaux » ne manque à l’appel : Toulouse, un anti-héros (Paul Stern) et son épouse (Anna), un père encombrant, l’actuel président de la République, l’Amérique, les bateaux, les petits-enfants, etc.

Cette fois, Jean-Paul Dubois nous conduit à Hollywood.
Paul doit y réécrire le scénario d’un film dont il est l’auteur, pour le compte d’un producteur qui prétend en tirer un remake.
En réalité, Paul est parti pour oublier la maladie de sa femme, en dépression profonde, le remariage scandaleux de son père et, de manière plus générale, son échec personnel. Embauché par la Paramount, il découvre un autre univers où le sexe, l’argent, la drogue, la célébrité, mais aussi le désespoir occupent une place centrale.
Et puis, il rencontre Selma Chantz, employée comme lui par la Paramount. Et sa vie bascule. Car Selma est le double parfait d’Anna, avec trente ans de moins…Une femme fascinante et dangereuse.

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Ce que j’en pense :

Comme je l’ai déjà dit dans mon introduction, c’est avec curiosité que j’ai choisi cet ouvrage et que je me suis lancée dans sa lecture sans plus y réfléchir. Je me suis d’ailleurs habituée à cette couverture (qui ne m’attirait pas le moins du monde) si Hollywoodienne, tellement évocatrice du monde du cinéma et de ses stars d’un passé que l’on croit révolu et qui pourtant renaît toujours car intemporel, immortel.
L’univers du 7 ème art, on l’abordera par l’intermédiaire de notre narrateur, Paul Stern puisqu’il est script doctor et qu’il acceptera un emploi à la Paramount à Hollywood.
On flirtera avec le glamour, le rêve, les paillettes et l’on verra bien que cet espace où tout est factice (même des quartiers entiers de New York) n’est pas aussi reluisant que cela. On passera sous silence certains détails comme la lunette des toilettes de Nicholson.

Paul est ce que l’on appelle un anti-héros car il n’est ni brillant, ni extraordinaire. Il ne cherche pas à l’être non plus et se contente de sa petite vie qui lui convient bien. Enfin qui lui convenait bien car depuis le décès de Charles Stern, son oncle, les choses s’emballent un peu trop.
On va le suivre, l’écouter durant une année entière. Chaque chapitre est un mois de plus écoulé.
Un débit volontairement assez lent pour que l’on prenne conscience de ce que peut vivre ou ne pas vivre justement Paul. L’existence, un long fleuve tranquille ? Possible, mais je gage que comme certain cours d’eau de notre hexagone, il faille se méfier de l’eau qui dort.

La fuite en avant des éléments est sans doute la clef de cet ouvrage car chacun à sa manière, les protagonistes choisissent cette option pour échapper à quoi, à qui ? C’est selon et si l’on y réfléchit un peu, nous avons toutes et tous tendance à reproduire ce schéma par facilité, lassitude ou habitude.
On s’arrange avec la réalité, on passe des « deals » plus ou moins à notre avantage, on calcule, on profite, on est lâche. La nature humaine n’aime pas se compliquer l’existence donc elle fait au mieux. On tire la couverture à soi.

Le livre se lit aisément sans être captivant. Cependant, on y revient toujours presque inexorablement. Un peu comme notre propre routine, on veut connaître celle de Paul et de sa famille, de ses amis, de ses fréquentations. On observe, on note.

Heureusement parfois on s'amuse également :
« Décidément, ton oncle nous aura fait chier jusqu’au bout. »

Et que dire de ce triste constat de Paul sur son existence :
« Oui mais voilà, je n’avais ni foi, ni GPS, ma femme s’éloignait de moi chaque jour davantage, je vieillissais plus rapidement que mon père, ma fille inondait le pays d’objets inutiles et voraces en énergie que, par ailleurs, mon fils s’évertuait à sauvegarder. En outre, mon travail était aussi exaltant et enrichissant qu’une journée sur un practice de golf, mon oncle venait de mourir au volant d’une Mercedes-Benz à l’arrêt, et de partir en fumée sous les yeux réjouis de son cadet, mon père. »
On frise l’absurde, on a envie de dire, mais va te pendre mon pauvre gars !

C’est vrai que le Paul, il est mal en point, il les cumule en fait. Le pessimisme est partout et le ton monocorde de notre narrateur à parfois le don de nous irriter. J’ai souvent eu envie de le bousculer, d’essayer de l’interpeller pour qu’il réagisse, mais non, il est dans une telle torpeur que oui, il est proche de là où se trouve Anna, plus proche qu’il ne peut l’imaginer. Il n’admet pas la situation, c’est tout.

Je ne connaissais pas Jean-Paul Dubois, mais en revanche, j’ai pu voir à deux reprises le film adapté de son œuvre « Kennedy et moi ».
Bacri serait parfait dans le rôle de Paul tellement cet acteur sait jouer ceux qui font la « gueule », qui portent la poisse et à qui il n’arrive que des « tuiles ». Le ton est assez similaire tout en étant différent car évidemment l’intrigue n’est pas la même. Cependant le parallèle entre ces deux œuvres a été presque automatique dans mon esprit.

Mes impressions à l’issue de sa lecture sont mitigées.

J’ai aimé le lire, mais en prenant mon temps car il faut le digérer quand même. Cela fait beaucoup de pessimisme d’un coup. Déjà que nos vies ne sont pas roses, parfois, c’était un peu excessif, mais j’y revenais toujours et pas seulement parce que c’était une lecture dans le cadre d’un partenariat.
J’ai apprécié l’écriture de Jean-Paul Dubois. Sa prose est agréable.
Le format de poche rend l’approche plus facile car dans les moments de découragement (à l’image du narrateur), on n’a pas envie de se retrouver confronter à un pavé.

En revanche, j’ai eu du mal à me lancer sur des grosses périodes de lecture. Au bout d’une vingtaine de pages, j’en avais assez. J’avais eu ma dose de noirceur, de malheur et de cynisme.
La politique, ce n’est déjà pas franchement ma tasse de thé et là, nous avons un bon résumé de la dernière campagne et élection présidentielle. Je n’avais pas envie de lire les chroniques du « Monde », du « Figaro » ou de « Libération » avec en prime les commentaires issus du comptoir du coin.

À lire donc afin de découvrir un auteur qui a indéniablement une griffe, mais je ne sais pas si c’est l’œuvre idéale pour débuter avec lui.


Ma note finale : 12 / 20

Grand Challenge 2010 Livraddict


Je crois bien que c’est la première fois que je me lance dans une telle aventure, mais qu’importe, il faut bien débuter un jour et si cela est possible avec l’équipe et les membres de Livraadict, alors cela ne peut-être que positif.

Des défis, des challenges, on en relève tous les jours, mais on ne l’annonce pas publiquement à chaque fois car ils sont noyés dans notre quotidien et sans réelle importance pour autrui.

Aujourd’hui, je déclare officiellement ma participation au grand challenge 2010 de Livraddict (oui, un peu comme pour l’ouverture des J.O ou une candidature à une élection d’importance).
Je vais rester modeste en m’engager (promesses électorales ?) à lire 7 livres sur les 100 titres présents dans le top 100 de Bibliomania (arrêté au 15 /11/2009 pour les besoins du challenge). C’est assez peu, mais comme pour tous les défis, je vais essayer d’aller plus loin encore.

Beaucoup de titres ont vraiment l’air passionnants et fort heureusement, j’en ai lu un certain nombre.
Je ne puis que vous inviter à les découvrir vous-même sur Livraadict et à participer également.

Rendez-vous le 31/12/2010 pour dresser un bilan final, mais je ne manquerai pas de vous tenir au courant de l’avancé de ce challenge au fil des semaines.

vendredi 13 novembre 2009

Littérairement votre


Je pense que les fidèles de ce blog l’auront remarqué depuis un bon moment déjà : « Espace Temps Libre » a pris un petit virage éditorial depuis quelque temps pour devenir exclusivement littéraire.

Je ne souhaite pas délaisser mes autres passions, mais j’ai beaucoup moins de temps pour rédiger des billets en ce sens, aussi ces derniers seront-ils plus rares. Je préfère me concentrer sur ce qui est sans doute ma première passion la lecture, les livres et comme on le dit pompeusement : la littérature au sens large car j’aborderai encore l’univers de la bande dessinée, celui du manga et bien d’autres encore.
Point de limite en ce sens !

En espérant que ce changement vous satisfera pleinement, je retourne vers mes piles de livres et mon clavier.

lundi 9 novembre 2009

Venez jouer dans notre basse cour --- "Une vie de pintade à Paris" de Layla Demay et Laure Watrin - Livre




Paris restera toujours Paris.

J’aime m’y rendre régulièrement car il y règne une atmosphère différente de partout ailleurs.
Certes, je vous l’accorde la pollution, qu’elle soit sonore ou atmosphérique est considérable, mais quelle vie quand même. Quels décors ! Une histoire riche et un bouillonnement culturel permanent !

Je n’ai pas la prétention de correspondre à la définition de la pintade (donnée par les auteurs : « Une pintade n’est ni une poule, ni une dinde et certainement pas une bécasse, mais le symbole de la femme d’aujourd’hui, sérieuse et frivole à la fois. »), mais j’essaie d’y tendre quand même un minimum. Elle n’a rien de péjoratif, bien au contraire.

Moi qui ne connaissais que de nom les livres de cette série sur les femmes modernes dans le monde (les pintades donc), j’avoue que cette découverte réalisée grâce à un partenariat entre les éditions Hachette (Livre de Poche) et Livraddict fut une expérience fort sympathique pour ne pas dire pleinement satisfaisante.
Venez donc avec moi découvrir « Une vie de pintade à Paris » de Layla Demay et Laure Watrin.

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Les auteurs et leur illustratrice : (Sources Wikipédia)

Nota bene : Je m’excuse pour les répétitions, les carrières des deux jeunes femmes, à l’origine de la série « Les pintades », suivent le même parcours depuis quelques années, signe que leur complicité et complémentarité n’est pas factice.


Layla Demay est une journaliste, auteur et réalisatrice française.

Née à Paris le 26 juin 1971, Layla Demay passe son baccalauréat au lycée Francisque Sarcey à Dourdan en Essonne. Elle est diplômée de Lettres Modernes de l’Université Paris IV-Sorbonne, elle est également diplômée de l'Institut Français de Presse, (Université Paris II).

Elle commence sa carrière de journaliste à l’Agence Capa, dans le cadre de l’émission de télévision Ruban Rouge, une émission dédiée au problème du SIDA, puis collabore à TF1 et ARTE. En 1997, elle quitte la France pour s’installer à New York, où elle travaille comme journaliste free-lance pour des chaînes de télévision françaises. Elle effectue des reportages sur la société américaine. Elle collabore à des émissions telles que « Des racines et des ailes », ARTE Info et Envoyé Spécial.Elle est nominée pour le Prix Albert Londres en 2000 pour son reportage sur les Amish, produit par Sunset Presse et diffusé sur France 3.
En 2004, elle débute sa carrière d’auteur avec la publication aux Éditions Jacob-Duvernet de son premier livre, « Les Pintades à New York », qu’elle signe avec sa co-auteur Laure Watrin. Ce premier ouvrage annonce le début de la collection des Pintades, que Layla Demay a co-fondé avec Laure Watrin, et qu’elle co-dirige. Elle est la co-auteur de l’ouvrage « Le New York des Pintades » aux Éditions Jacob-Duvernet et « Une vie de Pintade à Paris » aux Éditions Calmann-Lévy, qu’elle a également co-signé avec Laure Watrin. Elle est directrice de collection des ouvrages « Les Pintades à Londres » et « Les Pintades à Téhéran ».
Entre 2007 et 2009, Layla Demay co-signe avec Laure Watrin trois documentaires « Les Pintades » dans le cadre de l’émission Le Club des Nouveaux Explorateurs, la série documentaire thématique de voyages diffusée sur Canal + et présentée par Maïtena Biraben, puis par Diego Buñuel.
Les documentaires sont des films d’exploration mettant l’accent sur les femmes dans des grandes villes du monde. Les villes explorées sont Londres, Rio de Janeiro et New York.

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Laure Watrin est une journaliste et auteur française.

Née à Nancy le 10 avril 1971, Laure Watrin est diplômée de l’Institut d’Etudes Politiques de Paris et du Centre de Formation des Journalistes.

Reporter radio à RTL pendant 12 ans, elle y a notamment couvert l'actualité médicale et les questions familiales.
Elle débute sa carrière d’auteur avec la publication aux Éditions Jacob-Duvernet de son premier livre, « Les Pintades à New York », qu’elle signe avec sa co-auteur Layla Demay. Ce premier ouvrage annonce le début de la collection des Pintades, que Laure Watrin a co-fondé avec Layla Demay, et qu’elle co-dirige. Elle est la co-auteur de l’ouvrage « Le New York des Pintades » aux Éditions Jacob-Duvernet et « Une vie de Pintade à Paris » aux Éditions Calmann-Lévy, qu’elle a également co-signé avec Layla Demay. Elle est directrice de collection des ouvrages « Les Pintades à Londres » et « Les Pintades à Téhéran ».
Entre 2007 et 2009, Laure Watrin co-signe avec Layla Demay trois documentaires « Les Pintades » dans le cadre de l’émission Le Club des Nouveaux Explorateurs, la série documentaire thématique de voyages diffusée sur Canal + et présentée par Maïtena Biraben, puis par Diego Buñuel.
Les documentaires sont des films d’exploration mettant l’accent sur les femmes dans des grandes villes du monde. Les villes explorées sont Londres, Rio de Janeiro et New York.

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Margaux Motin est une illustratrice française. Elle est connue, entre autres, pour son blog, où elle expose avec humour des anecdotes de sa vie de trentenaire.

Après un baccalauréat L option arts plastiques, Margaux Motin fait un BTS Communication Visuelle à l’école ENSAAMA Olivier de Serres. Ses débuts professionnels se font en tant qu’illustratrice de presse chez le magazine Muteen (rubrique J'ai testé) de 2002 à 2008. Par la suite, elle signe ses illustrations autant pour la presse, l’édition, que pour la publicité. En mars 2008 elle ouvre son blog qui l’a fait connaître du grand public. En mai 2009 elle publie un recueil d’illustrations issues en majorité de son blog.

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Les pintades sur la Toile :

Un site est dédié ces membres de la basse-cour. Je vous conseille vivement d’y faire un petit détour. C’est la continuité logique de la série de livres que Layla Demay et Laure Watrin écrivent ensemble.
En ligne donc : http://www.uneviedepintade.fr/

Ne pas oublier de jeter un œil aussi sur le site de l’illustratrice :
Le site de Margaux Motin : http://margauxmotin.typepad.fr/

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La quatrième de couverture :

La réputation des Parisiennes n’est plus à faire. Partout dans le monde, on les dit élégantes, sophistiquées, gourmandes, séductrices nées, dépensant la moitié de leur salaire en lingerie. Après avoir exploré pas mal de basses-cours dans le monde, Layla Demay et Laure Watrin ont eu envie de s’attaquer à ces Pintades de choix qui vivent en bord de Sein

Sous leur plume, une pintade n'est ni une poule, ni une dinde, ni même une caille, et certainement pas une bécasse mais le symbole de la femme d'aujourd'hui, sérieuse et frivole à la fois.

De Belleville à Passy, du Marais au canal Saint-Martin, de Convention à la rue Lepic, qui sont-elles vraiment ? Bobos, frondeuses, débrouillardes, héritières des vieilles familles, provinciales « montées » à Paris, immigrées, comment vivent-elles dans une ville qu’elles seules ont le droit de dénigrer ?

Laure Watrin et Layla Demay, journalistes et pintades en chef, vous font découvrir les coulisses d’une capitale que vous croyez connaître. Une vie de Pintade à Paris aborde tous les thèmes qui font le quotidien des Parisiennes. Cet ouvrage est à la fois une étude de mœurs, une série de portraits piquants, et un guide pratique pour survivre dans une ville dont on n’a pas forcément tous les codes, même quand on y habite !

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Ce que j’en pense :

« Une vie de pintade à Paris » n’est pas un roman. Les héroïnes, ce sont les Parisiennes, les pintades de cette ville qui fascine autant qu’elle peut en révulser d’autres. En tant que lecteur, il n’est pas si facile de s’identifier à ces demoiselles plus ou moi âgées, mais qui ont toutes de nombreux points communs, à commencer par celui de vivre à Paris. Il est d’autant plus compliqué de s’identifier à elles si l’on ne connaît pas du tout notre belle capitale.
Pour ma part, sans dire que je connais Paris comme ma poche, on va dire que j’adore y jouer ma petite Parisienne d’adoption. Je sais que j’ai encore bien des progrès à faire et donc cet ouvrage tombe à point nommé.

Un livre qui s’adresse prioritairement aux femmes, mais qui n’exclue pas nos compagnons. La formule des auteurs est d’ailleurs à ce propos fort bien tourné et donne le ton immédiatement : « Ce que nous écrivons est d’ailleurs valable pour les Parisiens, mais comme notre propos, c’est les pintades, pardon messieurs, mais on vous taillera un costard un autre jour. »

La pintade parisienne a ses particularités. Les auteurs nous la définissent assez bien dès le début afin que l’on ne se méprenne pas et ne la confonde pas avec ses consoeurs venues d’autres basses-cours :
« À Paris, la pintade est beaucoup plus compliquée. Elle va râler, pester, fulminer, et puis aussi, elle va resquiller. Que ceux qui l’accusent de manquer de civisme aillent se faire voir chez les Grecs. C’est pour cela qu’elle vit à Paris et pas à Athènes. D’ailleurs, elle ne resquille pas. Rroghh, tout de suite les grands mots… »
« C’est que les pintades parisiennes considèrent qu’elles ont des droits, elles ont coupé la tête de leur roi et de leur reine, elles paient leurs impôts. Donc elles assument d’être râleuses. Elles râlent d’ailleurs pour (presque) tout et (quasi) n’importe quoi. »

Des illustrations parsèment le livre, elles sont signées Margaux Motin et elle nous ravissent régulièrement. Elles ponctuent notre lecture et ce même dans cette édition de poche. Ce n’est donc pas du tout une édition au rabais. Elle a tout d’une grande !
Oui, vraiment tout, sauf le prix. C’est un avantage non négligeable. Le plaisir n’étant de toute manière pas forcément proportionnel au prix de vente du produit, n’est-ce pas ?
Vous pourrez donc craquez chez votre libraire sans remords.


Le contenu de cet ouvrage est complet. Les thèmes qui sont abordés, restent des plus variés.
Des adresses toutes plus alléchantes les unes que les autres. Je vous rassure tout de suite, toutes ne sont pas en lien avec la nourriture, mais notre flair aux bonnes astuces sait qu’il n’a pas été floué.
Le tout est bien mis en avant par des récits, des explications bien amenées.
Une langue qui n’est pas de bois, avec juste ce qu’il faut comme langage châtié pour que l’on se sente à l’aise. On est entre copines. L’humour ne fait jamais défaut aux auteurs, on s’amuse beaucoup même sur des sujets de la vie pratique qui ne sont pas toujours drôles au premier abord. Et oui, les pintades ont aussi de vrais problèmes, des soucis de garde des pintadeaux par exemple.
Tout ne se résume pas aux derniers bouts de chiffon à la mode ou à l’ultime It Bag. Le tout est d’y mettre les formes.

Il y a du vécu dans ce petit livre, on le sent tout de suite et surtout on se reconnaît dans nombre de situations.
« Qui n’a jamais connu le stress, au moment de commander un croque salade (on ne parle même pas d’obtenir un verre d’eau avec son café, des glaçons avec son Coca ou de la moutarde), de voir passer une bonne demi-douzaine de fois le serveur qui feint de ne pas vous voir, le bras levé, les yeux suppliants, tentant désespérément d’établir un eye contact, « S’il vous plait ! Ouh Ouh ! S’il vous plait ! Monsieur ! », et qui finit miraculeusement par prendre votre commande un quart d’heure plus tard, au moment où vous vous apprêtez à partir ? »

On y retrouve aussi ce que nous, en simple habituée des rues et trottoirs de Panam, on savait déjà, mais que l’on peine à faire croire aux autres, nos amies qui n’y mettent jamais les pieds et qui ont des idées toutes faites sur notre belle capitale :
« « C’est extraordinaire, on ne se croirait pas à Paris ! » Mais si justement, ça c’est Paris ! Paris, ce n’est pas seulement les Grands Boulevards. »
« Paris, c’est une agrégation de « villages », une succession d’ambiance très différentes. »
On espère maintenant être plus crédible. C’est écrit noir sur blanc par des spécialistes des pintades quand même !

On est pourtant bien obligées de dire que tout n’est pas rose dans cette ville que l’on affectionne tant.
« Paris n’a pas usurpé non plus sa stature de « City of crottes ». Si à New York, le premier mot de nos enfants a été « Taxi », ici, ça a été « caca de chien ». Et lorsque notre Big Boy a été pris d’un besoin urgent sans un pipiroom en vue, le gosse de nous dire : « C’est pas grave, je vais faire sur le trottoir. » Face à notre mine horrifiée et à notre refus catégorique, Big Boy a répondu : « Mais, c’est pas juste, les chiens, ils ont le droit, pourquoi pas moi ? » C’est ça une vie de chien. Ici, Médor a plus de prérogative que Junior. »
Cela ne s’invente pas ça, cela se vit.

Mais Paris restera toujours Paris ! Pour rien au monde, on voudrait en changer, c’est notre domaine aussi imparfait soit-il.

« Une vie de pintade à Paris » est instructif et plaisant à lire pour les novices de la ville des lumières, mais également utile pour les apprenties pintades (il faut bien se parfaire un peu). Il permet en outre aux véritables volailles labellisées « made in Paris » de réviser ses bases.
Un petit guide a mettre entre toutes les mains pour le plaisir d’en rire.

Ma note finale : 16 / 20