vendredi 2 octobre 2009

Ma pomme !!!! ---- "Facebook, et moi ! Et moi ! Et moi ! " De Nina Testut --- livre



Facebook, tout le monde connaît maintenant. Ce réseau social sur la Toile a tellement fait parler de lui et pas seulement en bien, qu’il faudrait sortir d’un long coma pour ne pas savoir de quoi il retourne. Ensuite, personne ne vous oblige à vous y inscrire et à grossir le nombre toujours grandissant de ses utilisateurs, de ses adeptes mêmes.
Je l’avoue, j’en fais partie. Si j’ai mon ordinateur sous la main et une connexion valide à Internet, je m’y connecte. Je trouve cela pratique, ludique, parfois même instructif !

Ce phénomène numérique a inspiré Nina Testut, sociologue. Cette spécialiste justement a étudié celui de la colocation en France, elle ne pouvait pas rater l’occasion de se pencher sur ce buzz planétaire ! Il en résulte cet ouvrage intitulé : « Facebook, et moi ! Et moi ! Et moi ! »

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L’intrigue : (4ème de couverture)

Sur Facebook, se croisent Diane, Vincent, Alice, Mike, Sylvia, Martin, Bob le Chat, Simon, Paul, Marie Mie, la narratrice, et les autres. Des hommes, des femmes, des natifs du numérique, des trentenaires nostalgiques, des networker militants, des intermittents sans spectacle, des no-life : tous ensemble dans l’aire du jeu, s’amusent, s’aiment, crânent, tâtonnent, mâtent, travaillent, militent, partagent, s’agrègent, se rencontrent et se fâchent. Chacun y a droit à son quart d’heure de gloire, à sa vitrine dans l’écran. Facebook est leur domiciliation fixe, le territoire de leur ennui aussi.

À travers ces différents personnages, l’auteur analyse par le trou de la serrure le phénomène de ce réseau social et l’étonnante addiction qu’il provoque chez plus de cent soixante-quinze millions de « moi » dans le monde dont cinq millions de Français ! Qui sont ces gens dans la vitrine, et que font ces « amis » ainsi réunis, pour le meilleur et pour le pire ? Facebook, est-ce l’ère du vide ou de l’intelligence collective ?

Entre fiction et document, Facebook Et moi ! Et moi ! Et moi ! est un portrait humoristique, partial et subjectif de ce théâtre numérique, une photographie de l’air du temps illustrée par les dessins de Jean-Marc Dumont.

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Ce que j’en pense :

Je suis une utilisatrice de Facebook depuis plus d’un an et je crois en connaître assez bien les rouages. Cependant, je reste curieuse et je ne suis jamais contre prendre l’avis de personne extérieure. De plus si ce que l’on me propose est agréable à lire, amusant même tout en restant sérieux sur le fond, alors je signe en bas de la page sans même y réfléchir plus longtemps.
Je suis comme cela !

Nina Testut n’est pas là pour pointer son doigt accusateur sur les utilisateurs de Facebook. Elle ne critique pas et souhaite simplement voir dans ce nouveau phénomène numérique le reflet des rapports humains d’aujourd’hui. Elle a envie de nous montrer combien ces nouveaux moyens de rester en contact, nous pousse sans doute vers plus d’individualisme que jamais. On est bien dans le règne du Moi surdimensionné. On ment sans vergogne, on se ment encore plus. On se dévoile toujours plus qu’on ne le croit.

L’auteur ne se voile pas la face et précise même les points noirs de la « bête » : Les questions de vie privée et d’utilisation des données personnelles demeurent l’une des grosses bêtes noires de Facebook, et les critiques sur le système tournent bien souvent autour de ce point. »
Et pourtant Facebook, c’est un monstre, un géant. Il peut faire peur, mais que penser quand on connaît ces chiffres ?
«Facebook, c’est quoi ? Un réseau social, un pilier de la galaxie Web 2.0, une plateforme communautaire, un agrégateur de contenus et de fonctionnalités. C’est aussi le plus beau coup d’Internet ces dernières années, un développement exponentiel, une valeur estimée à plusieurs milliards de dollars : un gros business. C’est, en mars 2009, 175 millions d’utilisateurs dans le monde, dont 5 en France, soit une concentration incroyable de données, un abysse juridique. »

On apprend une foule de choses qui nous font plus ou moins plaisir comme par exemple le fait qu’à plus de 30 ans, on est catalogué sans vergogne comme un vieux croûton. Le nombre moyen d’amis est de 120 ; j’explose donc cette donnée avec mes 418 contacts. Je tiens à préciser que tous ne sont pas des amis intimes et véritables. Je sais ce qu’est un réseau et je ne me berce pas d’illusion non plus. Il n’empêche que grâce à ces « amis », mes journées sont bien remplies et les échanges parfois très riches.
« Ami, c’est plus fun que contact, il fallait personnaliser l’interface, le système. On est quand même là pour s’amuser. Ami sur Facebook, c’est un gros hold-up et c’est peut-être la clef du succès après tout. C’est un gros hold-up parce qu’on me vole le sens d’ami, on m’en dépossède, puisque tout le monde devient mon ami même ceux qui ne le sont pas. Or c’est précieux un ami. »
Et puis, on peut avoir des centaines d’amis sur Facebook et vouloir s’inscrire à ce groupe : « J’ai 100 amis Facebook et je déjeune seul à la cantine. »
Reste qu’en avoir un maximum (d’amis) reste un des objectifs que tout le monde ou presque a sur Facebook. « Parce qu’avoir pleins d’amis, c’est la classe. C’est glamour. Ça dit de nous que nous sommes digne d’intérêt, peut-être même un être séduisant, drôle, intelligent, irrésistible, voire un peu connu. ». Notre ego est flatté, on ne veut pas être la honte nationale. Ah oui, Nina Testut appuie là où cela peut faire mal, mais rien de bien grave, on ne meurt pas de ces petites blessures de son moi tout-puissant ! lol

L’analyse est fine, moderne, actuelle et valable pour bien d’autres réseaux sociaux que Facebook, dont le fameux Twitter, très à la mode en ce moment.
On ne s’ennuie pas et on lit rapidement cet essai (où se mêle aussi des éléments fictifs pour que le récit soit plus facile et crédible) qui va nous faire aimer la sociologie car ce livre n’est pas du tout une thèse, ni une étude au sens académique du terme. Chic alors, on sort des sentiers battus, mais on se cultive tout de même.
Merveilleux !


Ma note finale : 15 / 20


1 commentaire:

Anna a dit…

C'est marrant, je viens d 'aller sur Facebook. J'aime pas du tout. Je préfère de loin Twitter.
Le truc c'est que j'utilise ces réseaux pour discuter avec des gens que je ne connais pas. Sinon mes amis je les appelle...