jeudi 14 avril 2011

La mémoire dans les poches, tome 1 d'Etienne Le Roux et Luc Brunschwig


"La mémoire dans les poches", première partie, c'est ma première lecture du "Read A Thon pour le Fun" qui a eu lieu le 9 et 10 avril 2011. Le Read A Thon est une "manifestation" virtuelle organisée par les blogueurs littéraires qui sévissent sur la Toile. Le principe est assez facile à comprendre. Comme pour un marathon, il s'agit d'une course d'endurance sauf que pour le coup, on ne vous demande pas d'enchainer les foulée, mais les lectures. Durant 12 heures ou 24 heures, selon votre choix, vous avez pour mission de lire le plus possible. Il n'y a rien à gagner, c'est juste un challenge, pour le fun, pour s'amuser, pour échanger ensuite et même pendant !!!

Comme il s'agit d'une première pour moi, j'avoue que j'ai débuté doucement. D'ailleurs, je n'ai pas lu pendant 24 heures d'affilé. Je ne pouvais pas me le permettre physiquement, mais j'ai voulu juste passer du temps avec mes chers livres, passer un week-end très lecture, au calme.
Une bande dessinée, c'était parfait pour commencer, se mettre en jambe, s'échauffer.


L'intrigue :

Un vieux monsieur se retrouve dans la rue avec un jeune enfant, un bébé en réalité.
Ce duo attire l'oeil et la curiosité surtout. Les soupçons également car cette association parait louche d'autant plus que le bambin est d'origine maghrébine alors que ce papy est tout ce qui plus français de souche. Un vieux chien les suit également et ce trio finit par atterrir dans un café de quartier. Les questions pleuvent et le récit commence…


Ce que j'en ai pensé :

Voilà encore une bande dessinée haut de gamme et cela fait plaisir à lire. Je dis encore car c'est de plus en plus le cas, même s'il faut les chercher parmi toutes les publications du genre qui ne sont pas là pour durer...
Et quand je dis "haut de gamme", c'est simplement que l'album est d'une qualité rare.
- Un beau format, légèrement plus grand que la "normale" (type "Boule et Bill") et rendra un bel effet dans une jolie bibliothèque.
- Une reliure très rigide, qui ne pliera pas, qui va durer dans le temps.
- Une illustration pour la couverture magnifique, sobre, mais qui pose déjà le décor.
- La quatrième de couverture est également très soignée, elle reprend une illustration que l'on voit dans le récit, mais qui a son importance.
Un fort bel objet déjà et c'est important pour les amateurs. Même chose pour les lecteurs occasionnels car cela prouve que la bande dessinée possède aussi ses lettres de noblesse dans le genre.

Une intrigue qui tourne autour du secret de famille. C'est assez classique, mais là, c'est bien fait car il y a un mélange des générations, des origines sociales, culturelles, mais aussi identitaires. On aborde des sujets très actuels et pour tout dire encore sulfureux. On parlera de squats, de foyers Sonacotra, de sans papiers, d'expulsions, de misère, de pauvreté et de guerre…
Le récit que fait Sidoine (le grand-père en vadrouille) est touchant, crédible et nous emmène aussi dans son propre passé. Il est évident que les choses ont changé depuis la seconde guerre mondiale, mais en fin de compte, il reste quand même des parcelles immuables (ou que l'on croit comme tel).
Ces retours dans le passé sont bien illustrés par des planches ou des cases en noir et blanc. Elles sont peu nombreuses, mais suffisamment présentes. Elles sont véritablement une incursion dans la tête, l'esprit de Sidoine. Le lecteur comprend certainement mieux les raisons qui motive ce papy d'agir ainsi que ses auditeurs du café. On a en main d'autres informations.

Le titre de cette saga (il y a un tome 2 qui est paru et un tome 3 à paraître) est bien choisi. Sidoine note tout sur des petit bout de papier, sur des fiches. Il ne fait pas confiance à sa mémoire, du moins pas à celle qui est dans son cerveau. Pour lui tout est dans ses poches.

Le graphisme est intéressant, plaisant. Les ambiances sont bien croquées, les couleurs intimistes.
Je ne pense pas que les dessins soient réalisés à la palette graphique (ou alors, c'est vraiment bien fait) car on croirait des aquarelles ou des cases réalisées à l'ancienne, aux feutres.
C'est un régal pour les yeux.

A découvrir.

Ma note finale : 16 / 20

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