vendredi 17 juin 2011

De guerre lasse de Françoise Sagan



Lire Sagan n'est pas un réflexe pour moi même si je suis très curieuse en littérature. Je sais bien que c'est un auteur important, qui a eu une vie pleine de rebondissements, de très hauts, mais aussi de très bas. Sa plume est reconnue, son style aussi, elle a marqué son époque, mais son aura continue de s'étendre aujourd'hui encore. Reste juste que je n'ai lu à ce jour qu'un seul de ses livres et c'était son tout premier : "Bonjour tristesse". Un ouvrage de jeunesse qui ne manquait déjà pas de profondeur pourtant.
En résumé, Françoise Sagan était une artiste avec ses démons et ces derniers l'ont certainement usés bien avant l'âge, mais ils ont contribué à son oeuvre, qu'on le veuille ou non. Je reste persuadée que sans ses travers, Sagan n'aura pas écrit du tout la même oeuvre littéraire.


Dans la blogosphère, particulièrement celle concernant la littérature, on aime se lancer des défis, des challenges, non pas pour se prouver que l'on est les meilleures, les plus fortes ou toutes autres bêtises de ce genre, mais plus pour se motiver à franchir un cap, découvrir un auteur que l'on reluque depuis un bon moment sans jamais oser franchir le pas parce qu'il nous intimide, parce que l'on se trouve toutes sortes d'excellentes raisons de repousser notre lecture, etc…
Pour ma part, j'avais donc déjà découvert la plume de Françoise Sagan, mais j'en étais restée là. J'avais bien envie d'en savoir un peu plus. La lecture de billets littéraires, de comptes-rendus de lecture me faisait envie, mais je n'ai pas bouger jusque là. médiathèque ou la librairie pour vraiment me replonger dans ses pages d'écriture.
Un challenge allait me donner cette occasion et me voici donc en train de vous écrire un avis personnel sur " De guerre lasse" de Françoise Sagan (évidemment).


Ce que vous pourrez découvrir en lisant la quatrième de couverture :

Charles Sambrat n'aimait pas la guerre.
En mai 1942, il dirigeait tranquillement son usine dans le Dauphiné et meublait ses loisirs d'aventures faciles.
Jérôme, son ami, son complice, son contraire, luttait contre les nazis, organisait les filières d'évasion. Son arrivée à l'improviste, en compagnie d'Alice, belle et dévorée d'angoisse, va jeter Charles dans une autre vie. Il lui faudra conquérir Alice qui a provoqué chez lui un amour total, la protéger lorsqu'elle devra prendre les plus grands risques dans le réseau que dirige Jerôme et l'arracher à la jalousie et à la fureur de son ami.
C'est dans la tragédie de la guerre une comédie à trois personnages - trois portraits inoubliables - où Françoise Sagan met à l'amour un A majuscule tout en sachant que le petit "h" de l'histoire détermine tout.


Ce que j'en ai véritablement pensé :

Les première pages furent un calvaire pour moi. Je n'accrochais pas du tout. Je trouvais les phrases longues, à rallonge et même je m'y perdais.
Etait-ce parce que j'étais fatiguée ?
Etait-ce parce que je venais de terminer un autre ouvrage qui n'était pas du tout dans la même veine littéraire ?
Etait-ce parce que c'était effectivement trop lourd comme style ?
Je ne pourrais pas vous répondre si ce n'est que c'était sans doute un peu de tout cela à la fois.
Je n'ai donc pas trop insisté au début et j'ai préféré reposer mon livre jusqu'au lendemain.

A la reprise de ma lecture, les impressions étaient déjà nettement meilleures. J'avais les idées plus claires et le texte paraissait plus limpide, plus fluide sans être pour autant trop léger.
Le style de Françoise Sagan est toujours précis, les mots ne sont jamais là par hasard, ils ont un sens et leur ordonnancement est pensé avec soin.
A l'évocation de la ville de Romans, j'ai eu un sourire sur les lèvres. Je connais assez bien la ville car j'ai vécu toute mon enfance à moins de 25 km de là. J'étais donc en terrain connu.

Mais, mais...

Ce que je déplore quand même un peu, c'est que l'amour de Charles pour Alice est trop soudain. L'auteur nous le jette presque à la figure, comme une évidence alors que si l'on s'en réfère juste à son livre, les protagonistes en question ne se sont rencontrés que quelques heures auparavant.
Et le coup de foudre me direz-vous ? Oui, d'accord, mais alors que Françoise Sagan l'évoque.
Là, on débute avec une soirée chaude du mois de mai et puis c'est tout. L'un des deux hommes est déjà amoureux, l'autre vient de tomber dans ce sentiment également sans que l'on en sache pourquoi, ni comment. Je suis encore une fois d'accord pour dire que ce type de sentiment ne se commande pas, que parfois, c'est incompréhensible, que c'est tout sauf logique, mais quand même, lorsque on lit une histoire, c'est plus simple d'avoir les clefs en main.
Un trio amoureux, c'est déjà pas mal de possibilités alors si en prime il faut tout découvrir, deviner soi-même, non merci.

Ce que je déplore encore ?
- L'emploi d'un trop grand nombre d'adjectifs à tout bout de champs. Une telle accumulation, même avec des termes fort bien choisis, devient vite difficile à supporter. Cela m'a lassé.
- Les réactions d'Alice ressemblent trop à celles d'une midinette et je ne supporte pas les midinettes, même en littérature.
- L'ensemble des scènes présentes dans ce livre m'ont semblé très (trop) théâtrales, surdouées et donc insupportable pour moi.
Oui, je sais, cela fait déjà beaucoup de choses insupportables.

Au final, je suis comme le titre de livre c'est-à-dire que j'ai capitulé "De guerre lasse".


Ma note finale : 10 / 20

Affiche du film, une adaptation du livre de Françoise Sagan :


Nota Bene : Je vous mets en "bonus" le lien d'une petite vidéo (impossible de l'importer sur mon blog directement) : Sagan avec Thierry Ardison. c'est assez intéressant à visionner---- http://www.dailymotion.com/video/xf8mtk_francoise-sagan-a-propos-de-sa-carr_news

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