vendredi 30 décembre 2011

Le rabaissement de Philip Roth

Le livre :

Le rabaissement de Philip Roth chez Gallimard dans la collection Du monde entier, 13€ 90, 128 pages

Pourquoi ce livre :

A la question : pourquoi ce livre, j'ai toujours beaucoup de réponses à apporter, mais cela reste souvent les mêmes qui reviennent de manière cyclique. Je pense qu'il en va de même pour tous les gros lecteurs (compulsifs).
Cette fois donc, mon choix de lire ce titre est dû à :
- ma curiosité
- ma volonté de lire un auteur mondialement connu, mais dont la plume n'était encore jamais parvenue jusqu'à moi
- la possibilité qui s'est offerte de le trouver au rayon des nouveautés de la médiathèque
- une envie de m'évader de mes autres lectures planifiées (partenariats)

Le pitch :

Simon Axler est l’un des acteurs les plus connus et les plus brillants de sa génération : une gloire célébrée jusque dans les provinces reculées. Il a maintenant 65 ans, il a perdu son talent, son assurance, la magie qui, tel Prospero, dans La Tempête, le faisait vivre. Axler n’arrive plus à croire en ses rôles, en lui-même, en la vie qui s’en va. Il se regarde être un acteur, un mauvais acteur de surcroît.
Ce sentiment d’extériorité le mène à la dépression ; sa femme le quitte, son public aussi, et son agent, un vieillard de 80 ans, ne peut plus rien pour lui, pas même le convaincre de retourner en scène. Obsédé par le suicide, Axler entre à l’hôpital psychiatrique, ce qui accroît son impression d’échec et d’humiliation. Mais Axler va rencontrer, coup de théâtre, une jeune lesbienne, Pegee, qui pourrait être sa fille (il a été très proche de ses parents, acteurs eux aussi, mais acteurs ratés) ; elle va lui inspirer une passion érotique et, ainsi, le ramener à la vie, au sexe, le seul remède.
Cependant, loin d’avoir transformé Pegee comme il le croyait, loin d’avoir été son Pygmalion et de l’avoir comblée, Axler s’est nourri d’illusions, creusant ainsi son propre malheur. Car Pegee, l’amoureuse des femmes, reste surtout fidèle à un père possessif.


 
Ce que j'en ai pensé :

Un nouvel auteur que l'on découvre, c'est une sacrée aventure. Je vous assure que je n'exagère pas. Je le vis vraiment comme cela (mais je tiens à vous rassurer sur ma santé mentale, je sais remettre les choses à leur place et dans leur contexte.
Il faut se plonger dans son écriture qui en théorie est unique, personnelle.
Il faut pouvoir se couler dans le moule de l'univers qu'il a crée pour ses lecteurs, mais sans doute avant tout pour lui-même.
Il faut accrocher au récit qui nous est fait avec les éléments qui le compose.
Il faut... Beaucoup de choses, mais ces obligations sont plus un plaisir que de réelles contraintes.
Philip Roth était donc pour moi un nouvel auteur à parcourir. J'ai débuté avec son dernier roman, "le rabaissement", petit par la taille, mais qui promettait beaucoup (voir le pitch). Je me suis pliée de bonne grâce aux exigences de la découverte.

Le personnage de Simon Axler, principal héros de ce récit, ne m'a pas emballé cependant.
Pas franchement sympathique, mais non plus antipathique. Non, il m'a laissé globalement de marbre. Je n'ai pas été réceptive à ses malheurs, ni même à ses bonheurs.
J'ai lu l'ouvrage sans m'impliquer émotionnellement donc c'est assez frustrant pour ma part.

Le pessimisme de Simon Axler est presque insupportable. Ce serait presque un début d'émotion là, mais bien vite cela retombe, hélas.
Certains penseront qu'il est au contraire très lucide, mais je trouve que non, il se bouche les horizons par peur, par crainte et par lâcheté parfois.
Vivre se fait souvent dans la douleur, pas dans un pseudo confort qui étouffe tout, enfin, c'est ainsi que je vois les choses...

Mais je ne peux pas dire que les autres personnages m'aient vraiment plu également.
Pegee, Louise ou encore Tracy m'ont semblé assez folles. Je sais bien que la réalité dépasse de loin la fiction le plus souvent, que des protagonistes fantasques, on en croise tous les jours, mais non, le courant n'est pas passé.

Le récit se lit bien, mais je suis restée simple spectatrice de ce naufrage annoncé. Je n'ai pas pu m'investir plus que cela.
Rien à voir avec le style de Philip Roth qui est agréable bien qu'un peu torturé (comme ses personnages).

Voilà donc une découverte littéraire qui me laisse un peu sur ma faim.
Ce ne fut pas une expérience déplaisante du tout, cependant j'en ressors un peu désappointée.
J'espère que mon prochain roman de Philip Roth ne me fera pas le même effet. J'essaierai d'en attendre peut-être moins également.


Et s'il fallait mettre une note : 10 / 20


Les bonus :

Il y avait les bande- annonce pour les films au cinéma et bien, cela existe aussi pour les livres. Certaines sont très bien réalisées et celle-ci est hélas un peu trop à l'image du récit de l'auteur. Au moins, on ne nous aura pas menti ! : http://www.youtube.com/watch?v=gnLthrt9wis

Là où je suis rassurée, c'est que Gérard Collard a détesté donc je ne suis pas encore une cause perdue pour le monde littéraire. regardez donc sa chronique vidéo, c'est ultra court : http://www.youtube.com/watch?v=JA3kerqmHrs

Ensuite, voilà en 3 minutes d'autres avis mitigés sur ce petit roman : http://www.m6bonus.fr/videos-emissions-4/videos-_a_balance_a_paris-8330/emission_du_08_10/video-_le_rabaissement_de_philip_roth_-91004.html

2 commentaires:

Anonyme a dit…

honnêtement, je trouve que Roth aurait pu se dispenser de celui-ci, qui représente très mal son talent. Ces histoires de vieil obsédé m'ont carrément gavé, vraiment - et tous les personnages sont des têtes à claque. En revanche, allez faire un tour vers d'autres romans de Roth - il vaut beaucoup mieux que ça.
jp

Emeralda a dit…

Merci pour ce commentaire qui m'encourage effectivement à poursuivre ma découverte de l'auteur.
Je n'étais nullement découragée au point de ne plus jamais lire de Philip Roth fort heureusement, mais là, je pense que je regarderai dans la bibliographie quel titre pourrait m'inspirer de nouveau.