lundi 30 avril 2012

Je mange sain, je maigris bien du Dr Laurent Chevallier

Le livre :

Je manège sain, je maigris bien du Dr Laurent Chevallier, aux éditions du Livre de poche, 6€60, 250 pages


Pourquoi cette lecture :

Je ne suis plus obsédée par mon poids depuis des lustres. J'avais même fait le deuil de retrouver un jour un semblant de ligne parce que je refusais tous les régimes pour en avoir trop fait, pour en avoir trop souffert et parce que les résultats n'étaient jamais là dans la durée. Un jour pourtant, je me suis fixée une ultime tentative qui a bien fonctionné. Je n'ai plus ma silhouette de mes 20 ans, mais bon, je m'en rapproche plus qu'avant.
En lisant "Je mange sain, je maigris bien", je n'étais pas de nouveau dans une optique de perte de poids, mais plutôt de manger encore mieux. Je multiplie les soucis de santé et je pense que l'alimentation est notre première médecine. Surtout que dans mon cas, la médecine moderne est souvent impuissante à me soulager ou à m'aider. Je suis assez portée par le bio non pas parce que c'est à la mode, tendance ou je ne sais quoi d'autre, mais plutôt parce que je suis une femme qui a été nourrie enfant avec les oeufs de nos poules qui gambadaient librement, qui a cueilli des fruits et des légumes à maturité durant des années, qui a vécu d'amour et presque exclusivement d'eau fraîche.
Le sous-titre : "Le régime chasseur-cueilleur du XXIème siècle" m'a tout de suite parlé donc et comme il comporte une dimension historique, c'était fait pour moi.


Le pitch :

Pour protéger sa santé et mieux contrôler son poids, il est plus que jamais nécessaire de mettre en place la bonne méthode. Il faut éviter les pièges du mal manger et l’imposture des régimes faussement amaigrissants, dangereux sur le long terme. Le Dr Laurent Chevallier vous propose de vous inspirer de l’alimentation de nos lointains ancêtres — celle du chasseur-cueilleur—, en l’adaptant bien sûr au xxie siècle. 
Vous saurez mieux choisir l’alimentation appropriée à votre corps et à vos besoins et ainsi atteindre durablement votre juste poids. Des recettes en fin d’ouvrage vous aideront dans cette nouvelle méthode.


Ce que j'en ai pensé :

Bien présenté, d'une écriture claire et limpide, ce petit livre se lit presque comme un roman, du moins aussi aisément. C'est toutefois plus un document informatif qu'une histoire sauf si on exclue celle de notre mode d'alimentation.
Manger, boire, respirer sont des fonctions que nous remplissons chaque jour sans presque y penser sauf là encore peut-être pour s'alimenter car on entend tout et son contraire de partout. On finit par ne plus savoir ce qui est réellement bon pour nous.
Le Dr Laurent Chevallier nous propose tout simplement de regarder un peu par-dessus notre épaule et de reconsidérer comment se nourrissaient nos ancêtres. Parfois il va remonter très loin dans le temps, mais il va aussi nous parler des aberrations de nos habitudes alimentaires d'aujourd'hui qui vont à l'encontre du bon sens.
C'est ce langage simple, sans fioritures et bien documenté, argumenté avec logique qui m'a plu. Il me correspondait parfaitement.

Mettre en place ce "régime" est très facile en réalité et pas plus coûteux. Je puis vous assurer que j'y regarde de près car mon budget est serré.
En fait, ce n'est pas un régime, c'est véritablement un mode d'alimentation.
En 10 jours, j'ai perdu 3 kg sans que je m'y attende vraiment. J'ai eu le sentiment de dégonfler et globalement, je me sens plus légère (de 3 kg certes), mais aussi de manière plus générale. Je me sens plus en équilibre avec mon corps. Ce n'est peut-être que psychologique, je ne saurais vous le dire, c'est encore trop récent. Je me sens mieux sans exploser mon budget, en mangeant correctement à ma faim et c'est tout ce qui compte.

Pour en revenir au contenu du livre, vous verrez que tout est bien segmenté, organisé.
Il y a des annexes utiles, chiffrées, référencées. Les sources sont toujours citées avec précision.
On trouve également des recettes de cuisine très facilement réalisables et dont on peut s'inspirer librement.
C'est un ouvrage qui souhaite juste nous aider à retrouver le droit chemin d'une bonne alimentation en tenant compte de nos vies actuelles. Pas d'ingrédients introuvables ici, juste des aliments de base que nous pouvons nous procurer aisément. Ces derniers sont juste bruts, non transformés et donc plus sains. A nous de les combiner et c'est très facile, même pour les plus pressés d'entre nous. Je suis aussi de ceux-là parfois donc pas de panique.
Cela vaut largement tous les régimes du monde que nos magazines ressortent chaque printemps ou après les fêtes, sauf que pour le prix d'un magazine, vous avez toutes les explications d'un véritable médecin qui vous parle simplement d'un retour aux sources.


Et s'il fallait mettre une note : 18 / 20


Les bonus :

Une vidéo qui vous donne le ton avec Laurent Chevallier :



Et une autre qui peut faire un peu peur, mais parfois, il est bon de frissonner pour revenir dans le droit chemin car au fond on le savait déjà sans se l'avouer :




Et pour se poser encore une ultime question :

vendredi 27 avril 2012

Parentèles de Frédériques Robert

Le livre :

Parentèles de Frédérique Robert aux éditions Les Joueurs d'Astres, 9 €, 50 pages.


Pourquoi cette lecture :


C'est encore avec un gentil mail que j'ai été contactée pour ce partenariat. Les petites maisons d'édition doivent se faire connaître et je suis toujours ravie de pouvoir leur donner un peu d'audience sur la Toile, surtout quand elles innovent, prennent beaucoup de risques car elles ont tellement peu de marges de manoeuvre. Il faut aussi dire que cela ouvre notre champs littéraire de belle manière et si leur ligne éditoriale me correspond, alors pourquoi refuser de donner un minuscule coup de pouce.
Je le dis souvent, c'est de la diversité que nait la richesse et en littérature, c'est encore plus vrai !


Le pitch :

Dans ce recueil de nouvelles, Frédérique Robert nous décrit à merveille en quatre coups de pinceau le monde hypocrite et grégaire des gens des campagnes d’autrefois. De l’impossibilité de s’exprimer, enfermé dans une moralité religieuse bien pensante solidement implantée, nous vivons les pannes, les aléas, les explosions, les dysfonctionnements d’un petit monde programmé pour ne pas franchir ses propres limites. Subtile,quasi-sociologique, la plume de l’auteure nous embarque dans un temps et une société si proches de nous encore.

Frédérique Robert est la lauréate des 5èmes Gouttes d’Or de la nouvelle organisées par l’association Du souffle sous la plume.


Ce que j'en ai pensé :

Je ne suis pas une fan des nouvelles qui me laissent parfois sur la faim ou qui sont au contraire presque trop longues car fort proches de la longueur des courts romans. Il en vient même presque impossible de les différencier parfois.
Cependant, lire une excellente nouvelle peut apporter beaucoup. Point n'est besoin de beaucoup de mots, il suffit que l'auteur trouve les bons.
Frédérique Robert m'était complètement inconnue jusqu'à ce jour. J'ai été heureuse de la découvrir avec ce partenariat avec les éditions Les joueurs d'astres via ce titre "Parentèles". Déjà le préambule nous prépare en peu de termes à cette rencontre. C'est certes un peu son rôle, mais il le fait de belle manière. La lecture de la première nouvelle fait le reste.

Petits textes, mais grandes émotions.
En lisant la plume de Frédérique Robert, c'est ce qui me vient à l'esprit. Je pourrais dire tant d'autres choses, mais je craindrais alors de babiller longuement pour simplement vous dire que les quatre textes présents dans ce petit recueil sont tout bonnement excellents.
Chaque élément ou personnage est parfaitement à sa place. La brièveté n'enlève pas la justesse, ni même la richesse des relations ou des atmosphères décrites. Le style est épuré mais pas dépouillé.

A lire pour comprendre comment marche le monde, combien les relations que l'on a avec lui sont dépendantes de notre environnement de toujours, de notre existence familiale, de notre liens parentaux, sociaux…etc.
A découvrir sans appréhension et beaucoup de curiosité pour énormément de bonnes surprises et un plaisir intense sans commune mesure avec le temps de lecture nécessaire pour l'éprouver ou le nombre de pages lues.


Et s'il fallait mettre une note : 16 / 20


Les bonus :

La page personnelle de Frédrique Robert : http://www.rezobook.com/auteurs/frederique-robert


Merci beaucoup aux éditions Les joueurs d'Astres pour cette découverte : http://www.rezobook.com/texte.php?id=1

lundi 23 avril 2012

Ne vous fiez jamais à un chauffeur de bus nu de Jack Douglas

Le livre :

Ne vous fiez jamais à un chauffeur de bus nu de Jack Douglas, aux éditions Wombat, 15 €, 155 pages.


Pourquoi cette lecture :

C'est une rencontre du hasard.
Je surfais sur le site de Libfly et j'ai vu un post sur l'un des forum. On pouvait y découvrir 2 titres des éditions Wombat que j'avoue très mal connaître (j'ai juste vu quelques titres en librairie, mais pas plus. On ne peut donc pas dire que je les connais véritablement). Les places étaient déjà prises pour ces partenariats, mais très vite (une semaine environ), j'ai eu la joie et la surprise de trouver dans ma boite aux lettres cet ouvrage au titre déjà évocateur : "Ne vous fiez jamais à un chauffeur de bus nu".
Tout un programme et je n'ai rien contre un peu de dérision de temps en temps. Cela met de la couleur dans l'ordinaire de la vie.


Le pitch :

"Après avoir passé ses huit premières années dans la vitrine d'une animalerie, et l'essentiel du restant de sa vie dans un élevage de moutons perdu au fin fond de l'Australie - d'abord comme berger, ensuite comme mouton -, M Douglas a écrit son troisième livre.
C'était censé être son second, mais parce que beaucoup de ses amis l'ont prévenu que le second était le plus dur à écrire, il s'est directement attelé au troisième, qui s'est révélé aussi difficile à écrire que le second, alors le voici - le quatrième livre de Jack Douglas. Fils d'un voleur international de bijoux et d'une femme pur-sang, M Douglas fut enlevé à l'âge de onze ans par des gitans myopes, puis revendu à ses parents, qui étaient tout aussi myopes.
M Douglas vit aujourd'hui dans les quartiers en vogue du nord de New York - au dernier étage d'un immeuble en feu. Son hobby : jouer de la guitare électrique avec les mains mouillées".


Ce que j'en ai pensé :

Alors pour débuter, il est clair que la collection "Les Insensés" des éditions Wombat (que je remercie au passage pour cette découverte avec la complicité de Libfly), c'est du rarement vu et surtout lu. Cela ne ressemble à rien de classique et on est surpris à chaque ligne car ici, la logique est toute différente (c'est bien le moins que l'on puisse dire).

Ce livre est une suite de petits textes que j'ai apprécié plus ou moins.
Comprenez que certains m'ont touché, que je les ai même trouvé très beaux, touchants malgré cette absurdité et cette improbabilité toujours présentes.
D'autres en revanche m'ont laisse de marbre ou presque. C'est un peu comme lorsque l'on écoute un album audio d'un artiste. Tout de suite, on a quelques coups de coeur et d'autres pistes que l'on aime un peu moins. A la longue, on finit par les apprécier d'avantage, mais on campe tout de même sur notre première impression.

C'est un ouvrage que je vous conseille de découvrir par petites touches. Deux ou trois textes par jour pour mieux les savourer et surtout saisir toutes les subtilités glissées ici ou bien encore là.
C'est fin et malgré un désordre apparent, l'écriture est recherchée. Rien n'est mis au hasard.
Cependant à trop vouloir y lire vite, on risquerait de se lasser et de passer à côté d'un livre unique dans son genre.
C'est loufoque, c'est biscornu, c'est sans queue ni tête parfois, mais c'est également souvent drôle (sauf les fois où je n'ai pas saisi où voulait en venir l'auteur).

La postface est quand à elle beaucoup plus sérieuse, mais pas déplaisante pour autant. il est bon de perfectionner un peu sa culture littéraire, mais pas seulement.

A lire avec modération (par petites tranches), mais pour en apprécier l'ivresse.
Rien ne nous empêche d'y revenir encore et encore au fil des semaines, des mois et plus encore. Il n'y a pas de date limite de consommation, enfin je crois…


Et s'il fallait mettre une note : 13 / 20

samedi 21 avril 2012

So Shocking ! d'Alan Bennett


Le livre :

So shocking ! d'Alan Bennett aux éditions Denoël & D'ailleurs, 13€50, 235 pages.



Pourquoi cette lecture :

Ce n'est pas le premier livre d'Alan Bennett que je lis. Comme beaucoup d'autres, j'ai dévoré et apprécié "La reine des lectrices" sorti en France en 2009 déjà (mon billet de l'époque : ici). Depuis plus rien, par manque de temps surtout et d'occasions.
L'exemplaire que j'ai eu entre les mains venait de la médiathèque en bas de chez moi (comme souvent car j'ai de la chance, les bibliothécaires ont les mêmes coups de coeur sur les listings ou dans les librairies). Elles attendent un peu d'ailleurs mes réactions face à cette lecture car je dois être seulement la seconde personne à le sortir des rayonnages depuis son acquisition.


Le pitch :

Mrs Donaldson et Mrs Forbes ont la cinquantaine.
Mariées et mères de famille, elles sont ce que l'on pourrait appeler des "femmes respectables" de la middle-class anglaise. La première, vieille dame effacée que le veuvage vient de libérer d'un mariage trop ordinaire, s'apprête à goûter à la solitude altière et digne à laquelle son nouveau statut la prédispose. La seconde, matrone surprotectrice, a des idées bien arrêtées sur tout, et voit d'un oeil critique les noces de son fils Graham, conseiller bancaire séduisant et passablement narcissique, avec la disgracieuse Betty.
Mais voilà qu'un souffle libertin vient bousculer ce havre de respectabilité petit-bourgeois. Mrs Donaldson devient la logeuse de deux étudiants en médecine qui, en fait de loyer, offrent leurs ébats sexuels à ses regards voyeuristes. Quant à Mrs Forbes, il faut toute la ruse de son entourage pour lui camoufler les frasques de son fils, homosexuel non avoué, qui assouvit ses pulsions en louant les services d'un prostitué.
Fantaisie impertinente sur une libération sexuelle tardive et farce familiale se mêlent ici pour un régal de lecture impudique et subversive.


Ce que j'en ai pensé :

"So shocking !" est un titre pour ce livre qui colle parfaitement à ce que l'on va lire et qui a le mérite pour l'auteur ainsi que pour son éditeur d'attirer le regard (premier pas vers un possible achat ou un emprunt).
La couverture suggère et pose un décor très british, mais également démodé et daté. Elle intrigue et attire également. Faut croire que nous sommes tous très curieux et un brin voyeur…
En bref, l'objet livre est bien conçu, cependant cela a-t-il été suffisant pour pour me combler ?

Il est clair que sans jamais tomber dans la vulgarité, on aborde sans fard le monde de la sexualité.
Aujourd'hui voir un corps dénudé n'est plus choquant, après, tout est une question de contexte et de pose suggestive ou non. D'âge aussi !
Reste que ce livre n'est donc pas à glisser dans toutes les mains. Mais de là à en être choqué, j'avoue qu'il m'en faudrait beaucoup plus.
Et puis, Alan Bennett possède le don de nous faire sourire dans les moments où cela ne s'y prête guère en théorie. Humour anglais avec ses particularités que l'on aime ou pas. Il faut posséder une bonne dose d'esprit sarcastique et du recul. Cela me plait assez.
Ensuite, le sexe n'est pas réellement qu'un prétexte, mais plutôt un angle d'attaque. L'acte sexuel est aussi vieux que le monde, mais ses répercutions sur les liens qui unissent les Hommes ne sont pas insignifiantes. C'est cela qui intéresse Alan Bennett.

Ce qui est bien dans ce petit ouvrage, c'est que nous avons droit non pas à une histoire, mais deux.
Elles sont différentes et pourtant se rejoignent forcément. Les relations humaines et leur nature sont, par définition, le sujet de ces intrigues. L'auteur nous y ajoute quelques petits ingrédients et il mélange le tout avec sa petite sauce personnelle.
Cela donne un résultat pas déplaisant du tout que je ne regrette pas d'avoir lu. Je note une petite préférence pour la seconde histoire plus recherchée, plus travaillée et surtout plus alambiquée.
A découvrir sauf si vous êtes vraiment très très prude…


Et s'il fallait mettre une note :
14 / 20



Les bonus :

La fiche Wikipédiai d'Alan Bennett : http://fr.wikipedia.org/wiki/Alan_Bennett

mardi 3 avril 2012

Funambules de Julia Germillon


Le livre :

Funambules de Julia Germillon aux éditions Lunatique, 24 €,  352 pages.


Pourquoi cette lecture :

Ce livre m'a été proposé en partenariat par les Agents littéraires qui ont pour philosophie d'essayer de faire connaître des auteurs, des maisons d'édition ou des titres qui ne sont pas mis en avant parce qu'il est tout d'abord très compliqué d'avoir sa place au soleil, mais aussi parce que dans leur ensemble, ces entités sont en général un peu différentes.
Hors moi, j'aime ce qui est nouveau, ce qui change un peu de l'ordinaire et tout ce qui peut éveiller en moi de la curiosité. Les sentiers battus, c'est sympa, mais j'aime aussi beaucoup les chemins de traverses où les surprises sont souvent là (bonnes ou mauvaises d'ailleurs).

De plus, en 1991, j'ai soufflé mes 16 printemps, je me souviens très bien de la chute du mur de Berlin puisque c'est cette même année que je suis allée en Allemagne pour un séjour linguistique (jumelage) et j'ai pu vivre un peu cet évènement majeur et ses répercutions sur place ou presque.
La disparition de Serge Gainsbourg m'avait dans une moindre mesure touchée, mais en vieillissant ses textes me sont devenus moins obscurs et plus riches de sens. Ma vision sur cet artiste a évolué.
Et puis Paris est une ville que j'aime. Certes, il y a forcément des arrondissements que je préfère, mais notre capitale possède une énergie que je n'ai encore ressenti nul part ailleurs. Comme avec une personne, parfois je me prends à l'adorer et à d'autres, à la détester. De cette ambivalence nait cet amour, cet attachement assez inexplicable pour cette ville.
Et comme tous ces éléments se retrouvent imbriqués dans ce premier roman, j'étais très curieuse de voir ce qu'il allait en ressortir.


Le pitch :

Paris, 1991. La voix de Serge Gainsbourg vient de s'éteindre à jamais tandis que celle de Nirvana se répand sur les ondes, la chute du mur de Berlin fête tout juste ses deux ans, et trois jeunes errent dans les quartiers du nord-est de la capitale. Révolté autant qu'effacé, Ben vivote de squat en squat, en marge de la société. Après la chute du Mur, Sara, jeune Allemande volontaire, plaque tout pour faire sa vie à Paris. Jane, quant à elle, remet en question sa vie rêvée par un grand-père aimant et fantasque. Il y a aussi Baba, le joueur de saxo de la station Blanche, Bonaventure, le peintre ivoirien au charisme intimidant, Pépé, qui prépare les meilleures tartines aux rillettes au monde ; et puis, il y a Mimi... Existe-t-il un mode d'emploi pour se construire quand autour de soi tout semble illusoire et incertain ? Toute une kyrielle de personnages attachants se croisent et se lient pour tisser un roman exaltant et rythmé qui transportera le lecteur dans le Paris des années 90 minutieusement reconstitué.


Ce que j'en ai pensé :

On débute avec le personnage de Mimi. (et on terminera avec elle aussi. La boucle sera bouclée pour ce roman dont pourtant une suite est en préparation)
Elle se détache des autres par l'écriture qui la décrit elle et ce qu'elle vit : c'est écrit à la première personne du singulier (je), mais aussi par la typographie : tout est en italique, comme pour une confession faite à un journal intime ou une lettre…
Ambiance feutrée...

Je ne savais pas trop à quoi m'attendre avec ce livre. Des éléments disparates m'avaient attiré, mais est-ce que l'ensemble allait me plaire ?
Comme presque toujours, j'essaie d'en savoir le moins possible sur le livre avant de le lire. Je souhaite conserver une certaine neutralité et puis à quoi bon lire un livre dont vous savez déjà presque tout ?
C'est donc avec fraîcheur que j'ai vu l'entrée en scène des autres personnages principaux dont chacun voit son histoire narrée dans des chapitres distincts, mais qui au fil des jours, des semaines et des mois voit cette dernière se croiser à celle des autres. Oui, même dans une aussi grande ville que Paris, cela est tout à fait possible car notre capitale n'est en réalité (pour moi) qu'une grande juxtaposition de petits villages avec ses ambiances toutes différentes, mais qui forment un vaste tout.

Au fil des pages, on apprendre à découvrir celles et ceux qui vont partager avec nous le temps qui passe : Ben, Sara, Jane, Sandy, Bonaventure, Baba, Pépé et les autres… Ils vont devenir amis et pour certains ce sera la toute première fois qu'ils tisseront de tels liens.
On ne va pas tous les aimer, du moins avec certains, on pourra conserver une réserve. Ce n'est pas de l'antipathie, c'est juste que l'on a peut-être du mal à les cerner malgré la belle écriture de Julia Germillon. Cette dernière nous donne une foule de détails sur eux, mais non, on reste de temps en temps en retrait. Après, ce sentiment vient peut-être juste de moi et chaque lecteur pourra avoir sa propre réaction.
Ce sont des jeunes pour l'essentiel, du moins pour les deux jeunes filles, après on a plus de mal à leur donne un âge sauf pour Pépé.
Ils apprennent, se forgent des armes, se testent, doutent, expérimentent, connaissent des moments de grande joie ou au contraire, ils vivent !

Je me suis donc replonger un peu dans mes souvenirs de ces années 90 et plus particulièrement donc dans celle de 1991. J'étais un peu plus jeune qu'eux, mais avec des attentes assez similaires. J'y ai mêlé ce que j'ai appris depuis et cette "maturité" m'a aidé à mieux comprendre et cerner les protagonistes. J'ai sans doute aussi plus apprécier que ce récit nous soit livré découpé en tranches. J'espère découvrir la suite même si l'on peut également s'arrêter là.

Un ouvrage à découvrir sur fond musical (La BO nous est indiquée dans les ultimes pages).


Et s'il fallait mettre une note : 14 /20



Les bonus :

Julia Germillon est née en 1982. Elle est l'auteur d'une pièce de théâtre, Abgrund, mise en scène et produite à Paris en 2008.
Funambules est son premier roman. Elle prépare actuellement la suite.

lundi 2 avril 2012

Les souvenirs de Mamette tome 1 de Nob

Le livre :

Les souvenirs de Mamette, tome 1 : La vie aux champs de Nob aux éditions Glénat, 9 € 95, 88 pages.


Pourquoi cette lecture :

Parce que tout simplement j'ai déjà parlé sur ce blog des aventures de Mamette, cette pétillante mammite toute ronde, bien dans son corps et dans sa tête car elle a gardé une âme d'enfant. J'avais adoré donc pourquoi ne pas prolonger le plaisir ?
Qu'est-ce que j'y recherchais ? Pouvoir se plonger dans son enfance par le biais de cette nouvelle série de BD signé Nob, c'est tout simplement une excellente idée qui donne encore plus d profondeur à son personnage déjà terriblement attachant.


Le pitch :

Quand j'étais petite, j'avais hâte de devenir grande !


Ce que j'en ai pensé :

Petit album par la taille car il est un peu plus petit que les formats "traditionnels", il possède aussi une couverture plus légère, mais également plus souple.
Il tient bien en main et cela tombe plutôt pas mal car une fois que l'on a plongé notre nez dedans, on ne le ressortira qu'une fois qu'on l'aura dévoré.
Cela se fera très rapidement car bien des cases se passeront de dialogues. Peu importe, tout est dit dans l'image avec un vrai souci du détail.  Qui a dit que la BD n'était pas de la littérature et encore moins un art ?

Voilà une petite histoire qui se poursuivra dans d'autres tomes à venir. Une affaire à suivre donc…
C'est très vivant, mais également touchant. On rit pas mal, mais pas seulement. Les larmes ne sont pas toujours bien loin car Nob sait faire passer les émotions à travers ses planches.

La personnalité de Mamette est déjà là, en version ébauche certes, mais les grands traits sont déjà là.
Un petit bout de chou qui ne manquera pas de répondant et qui apprend vite. C'est l'école de la vie et cela n'est pas forcément très facile, ni même très gai tous les jours.
Cependant, ce qui reste après cette lecture, c'est cette bonne humeur enfantine que l'on devrait toujours garder avec soi…

Une petite BD que je vous recommande que vous connaissiez déjà Mamette ou pas encore.



Et s'il fallait mettre une note : 16 / 20


Les bonus :

Le site de l'auteur, Nob : http://www.nobfactory.com/

Sa page Wikipédia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Nob

Et le spectacle qui en fut tiré :
Les souvenirs de Mamette par Nobfactory