lundi 29 avril 2013

La première chose qu'on regarde de Grégroire Delacourt


Le livre :

La première chose qu'on regarde de Grégoire Delacourt aux éditions JC Lattès, 265 pages, 17€.


Pourquoi cette lecture :

C'est dans le cadre d'un partenariat avec la communauté littéraire Entrée Livre, Décitre et les éditeurs que j'ai eu la chance de lire cet ouvrage. 
Nos libraires sont des passeurs, des intermédiaires entre les maisons d'édition qui dénichent des auteurs et nous, les lecteurs en quêtent toujours de nouveaux plaisirs de lecture. S'il est bien pratique d'acheter nos livres chez des marchands qui se moquent de la culture, des découvertes littéraires sauf si c'est pour faire plus de chiffres d'affaire, les libraires ont eux des vrais coups de cœur, prennent des risques et sont des conseillers merveilleux pour eu qu'on viennent les voir. Ne les oublions pas surtout que ces deux modèles de distribution de nos lectures peuvent être complémentaires. Il faut juste ne jamais oublier là où on peut avoir de l'humain, du service et des véritables conseils personnalisés. 
Mon libraire, c'est celui qui m'ouvre de nouveaux horizons...


Le pitch :

Le 15 septembre 2010, Arthur Dreyfuss, en marcel et caleçon Schtroumpfs, regarde un épisode des Soprano quand on frappe à sa porte. Face à lui : Scarlett Johansson. 
Il a vingt ans, il est garagiste. 
Elle en a vingt-six, et elle a quelque chose de cassé.



Ce que j'en ai pensé :

C'est une totale découverte du style de Grégoire Delacourt car même si j'en ai eu beaucoup envie, je n'ai pas lu son second ouvrage publié qui fut d'ailleurs un beau succès : la liste de mes envies. Cela tombe pas si mal car d'après ce que j'ai pu entendre, la première chose que l'on voit a été écrit en réalité avant. Je lirai donc plutôt les ouvrages dans leur ordre d'écriture. 

Entre Arthur Dreyfuss et Scarlett Johanson, il y a plus qu'un univers qui les sépare. C'est un excellent point de départ à mon sens que de prendre pour personnages principaux deux individus qui n'ont rien commun. Il y a le banal et le rêve. Il ne devrait jamais se rencontrer dans la réalité et pourtant. 
Enfin, c'est une illusion à laquelle on peut croire un instant, comme Arthur. Elle n'est pas plus improbable que bien des promesses que notre société de consommation occidentale veut nous faire avaler. L'image, le paraitre, ce qui émane de nous fait ce nous sommes censé être, forge notre pseudo identité. Quelle bêtise et cependant, en étant objectif, c'est bien ainsi que marche le monde... On est en représentation tout le temps même nous les personnes lambdas (réseaux sociaux, au travail, à la boulangerie...). On peut vite se perdre... 

Beau sujet donc, mais j'avoue ne pas avoir complètement cédé aux charmes de l'écriture de l'auteur. Parfois, j'ai trouvé le style un peu trop ampoulé par rapport aux faits évoqués. Les retours en arrière, les digressions m'ont déstabilisé. La documentation est fouillée, mais trop étalée de manière brute dans le corps du texte.
Ce n'est pas mal d'être un peu bousculé parfois dans ses lectures. J'apprécie justement ne pas toujours avoir l'impression d'avoir déjà lu le livre sous un autre titre avec un autre auteur, mais là cela m'a un tout petit peu agacé, contrarié. 

Je ne me suis pas arrêtée aux clichés que l'auteur a voulu semé. C'était trop facile, il fallait se projeter un peu au-delà pour découvrir la profondeur de ce roman. Les émotions n'en furent que plus fortes pour la lectrice que je suis et ça, j'ai beaucoup aimé. 

Bonne lecture au final qui ne me dissuade pas de lire d'autres ouvrages de Grégoire Delacourt car j'ai senti tout le potentiel de son regard sur notre monde et je sens que je partage plus que je ne le crois avec lui. Je pense que son écriture peut tout autant me divertir que m'enrichir. C'est aussi cela le pouvoir de la littérature et j'espère que ce récit un peu brouillon à mon sens est le prémice à d'autres plaisirs plus intenses. 


Et s'il fallait mettre une note : 12 / 20

4 commentaires:

Nelfe a dit…

De mon côté, même si j'ai trouvé cette lecture facile et plutôt agréable dans son ensemble, je n'ai pas vraiment adhéré à certains procédé d'écriture. Du coup je ne conseillerai pas forcément ce roman à d'autres lecteurs.
En revanche, j'ai tout de même envie de découvrir cette fameuse "liste de mes envies" ;)

Emeralda a dit…

On se rejoint sur un point déjà, l'envie de lire autre chose de l'auteur. Peut-être que j'étais plus en phase avec ce premier titre pour le reste bien que oui, certains procédés d'écriture n'étaient pas les meilleurs à mon sens également.

sagweste a dit…

j'ai lu "la liste des mes envies avant", livre qui m'avait une peu remuée. Du coup j'ai trouvé celui-ci plus léger, mais il est vrai que c'etait un premier livre.

Emeralda a dit…

Les auteurs évoluent avec le temps et nous aussi en tant que lecteurs. C'est tout aussi bien.