jeudi 28 novembre 2013

La garçonnière d'Hélène Gremillon




Rentrée littéraire 2013



Le livre : 

La garçonnière d'Hélène Grémillon aux éditions Flammarion, 357 pages, 20 € 00.



Pourquoi cette lecture : 

Elle s'est faite dans le cadre d'un partenariat et d'une opération que j'ai déjà évoquée ici et à laquelle je participe pour la troisième année consécutive : Les matchs de la rentrée littéraire (PriceMinister-Rakuten Group)





Le pitch : 

La garçonnière Ce roman est inspiré d'une histoire vraie. Les événements se déroulent en Argentine, à Buenos Aires. Nous sommes en août 1987, c'est l'hiver. Les saisons ne sont pas les mêmes partout, Les êtres humains, si.


Ce que j'en ai pensé : 

Hélène Grémillon a eu la chance ou la malchance de connaître le succès dès son premier roman publié, Le confident (suivre ce lien pour lire de nouveau mon avis sur cet ouvrage). C'est donc certainement avec une certaine pression que la sortie de ce second roman est suivi. Enfin je ne fais que le supposer car en réalité je n'en sais rien et cela m'importe peu car je ne suis intéressée que pas le contenu et les émotions qu'il va succiter en moi.

Ce que je peux dire, c'est que dès les premières lignes, j'ai retrouvé justement un peu de ces émotions déjà ressenties lors de ma lecture du Confident. J'ai retrouvé la pâte, la griffe de l'auteur avec ce style inimitable. Cela m'a beaucoup plu car c'est comme retrouvé une amie, on se sent bien, déjà à son aise.
De plus avec sa plume, nous ne sommes pas de simple lecteur et/ou spectateur de cette histoire. Nous sommes presque immédiatement impliqué. J'apprécie grandement. Et sans nul doute que le fait que cette intrigue soit inspirée d'une histoire vraie renforce ce sentiment car sinon la trame est du déjà vu et lu pour ma part. L'originalité tient donc à des détails, mais quels détails justement.

Le cadre historique ainsi que la localisation de cette histoire ne sont pas anodins non plus. Il en résulte un climat forcément plus tendu, plus fort. Certes nous n'avons pas droit à des pages et des pages sur les évènements liés au régime de la Junte, mais cette toile de fond reste présente. comme un arrière goût particulièrement tenace.

Lisandra, la victime est des plus présentes par son absence et sa disparition tragique. Les autres personnages tentent d'exister, mais je les trouve un peu plus fades, presque trop dans leur univers pour être palpables. Une morte prendra donc le dessus dans mon esprit, mais chaque lecteur trouvera sans doute son personnage de référence.

L'intrigue est fine, on pioche ici ou là des informations, des bribes d'indices qui nous mettent sur la piste. Ce n'est pas un roman policier, mais il en détient certains aspects. On nage en plein drame conjugal, le quotidien dans toute sa simplicité et le malheur qui rôde...
Dommage que le dénouement arrive presque trop vite, mais c'est sans doute lié au fait que l'on se sente si bien dans les pages d'écriture d'Hélène Grémillon. On aurait envie de prolonger un peu notre plaisir...

Et s'il fallait mettre une note :  15 / 20 

mardi 12 novembre 2013

Les enfants de la liberté de Marc Lévy et Alain Grand



Rentrée littéraire 2013


Le livre : 

Les enfants de la liberté de Marc Lévy et d'Alain Grand aux édition Casterman,  162 pages, 20 € 00.


Pourquoi cette lecture : 

J'apprécie les livres de Marc Lévy et même si je ne les ai pas tous lu, je pense que ce sont des histoires qui divertissent bien, voir qui sont plus profondes qu'on ne veut bien l'admettre. "Les enfant de la liberté" est l'un des romans que je n'ai pas lu donc sa sortie pour la rentrée littéraire de cette année en version BD m'intéressait tout particulièrement car j'aime également lire de bonnes BD de qualité.
Gilles Paris m'a ensuite offert cette opportunité que j'ai saisi. Merci à eux. 


Le pitch : 

Ils s'appelaient Raymond, Claude, Charles, Emile, Boris, Jan, Catherine, Damira, Sophie ou Osna. C'est l'histoire vraie de ces enfants de l'Occupation devenus trop vite adultes. C'est l'histoire de leur engagement dans la résistance toulousaine.


Ce que j'en ai pensé : 

Oui j'aime bien les livres de Marc Lévy, je n'ai pas honte de le dire même s'il est de bon ton de dire le contraire car certainement que le succès entraine pas mal de jalousies et autres pratiques guère plus honorable. Conter de belles histoires n'est pas si facile.
Je n'ai pas lu tous les ouvrages de Marc Lévy, mais peur ceux que j'ai pu découvrir c'est vraiment le plus souvent de bonnes lectures, bien écrites et avec un sens caché certainement plus profond qu'on ne voulait l'admettre. Enfin tout est une question de goût et d'implication dans sa lecture. 
Je n'ai pas lu "Les enfants de la liberté" qui est sans doute le plus personnel de tous ses romans. Je voulais le faire, mais j'ai toujours manqué de temps ou l'opportunité. Son adaptation en version BD était à saisir. 
Il faut admettre que cet album a un certain cachet. Toute la couverture cartonnée et épais comme il se doit est belle. Elle donne le ton et elle m'inspire. J'ai envie d'ouvrir le livre et de me plonger dedans. positif que tout cela. 

Je n'ai pas été déçue par la suite.
Les dessins sont beaux et on est vraiment plongé dans cette France occupée par l'armée allemande. La mise en couleur des planches est réussie avec comme un espèce de voile sépia qui atténue les teintes vives et donne un aspect vintage à l'ensemble. Pourtant on parcours les cases et on est dedans comme si c'était aujourd'hui.

Les dialogues sont rythmés et doivent reprendre le roman, mais cela je ne peux pas l'affirmer ne l'ayant pas lu auparavant.

Je connais assez bien cette période de l'histoire pour y avoir consacré plusieurs semestres durant mes études à l'université sous différents angles et je puis vous dire que c'est très bien documenté.
A la fin de l'album vous trouverez d'ailleurs des copies des documents originaux attestants par la même que le récit est authentique : des archives, des documents historiques, et même une lettre d'une des filles de la brigade qui remercie Marc Lévy pour l'écriture de son ouvrage.

Cette adaptation me semble parfaite, mais difficile d'être complètement objective n'ayant pas lu le roman. Reste que cette version peu se suffire à elle-même et que l'émotion passe aussi avec la bande dessinée.
Objectif atteint pour moi.



Et s'il fallait mettre un note : 15 / 20

jeudi 7 novembre 2013

Une histoire d'hommes de Zep



Rentrée littéraire 2013


Le Livre : 

Une histoire d'hommes de Zep aux éditions Rue de Sèvres, 62 pages, 18 € 00.


Pourquoi cette lecture : 

Je poursuis avec mes découvertes de cette rentrée littéraire 2013 et c'est grâce à Gilles Paris que j'ai pu lire cet album BD. 


Le pitch : 

Après s'être séparés plusieurs années auparavant, une bande de copains et membres d'un groupe de rock se retrouvent chez l'un d'eux, Sandro. Certains ont réussi, d'autres moins. Au détour de flash-back sur les concerts, la drogue, les amours passagères, ils comprennent les événements mal perçus à l'époque et découvrent que quelque chose de plus fort que la musique unit certains d'entre eux.


Ce que j'en ai pensé : 

N'ayant jamais lu un autre album de Zep pourtant très connu dans le monde de la BD (C'est le papa de Titeuf quand même, que l'on aime ou pas), je suis vraiment partie sans aucun apriori. 

Pour une fois, je trouve que le pitch que l'on trouve chez les libraires pour nous présenter le livre que l'on regarde comme cela de prime abord, juste pour savoir de quoi il retourne, est bien rédigé et nous donne les clefs essentielles.

Le titre aussi est bien trouvé car il s'agit bien d'une histoire d'hommes (même si quelques femmes y ont un rôle).

Côté graphisme, le trait est agréable et on est loin de l'univers de Titeuf que je connais certes assez mal, mais tout de même, on voit tout de suite la différence.
De plus l'album n'est pas vraiment en couleurs sans être juste en noir et blanc. C'est une juxtaposition de couleurs unies dans des tons plus pastels que criards, sans être délavés. Pas évidement d'en parler en fait car c'est un ensemble très visuel.
Les cases ne sont pas délimités de façon stricte ou régulière. On glisse alors plus aisément sans doute d'une image à l'autre. Il y a de la fluidité dans le mouvement de l'oeil (c'est plus mécanique dans une BD du style de Tintin par exemple).

Les dialogues sont souvent rock, assez crus ou graveleux, mais on est avec des mecs quoi... C'est bien dans le ton, cela contribue à la pose d'un décors, d'une ambiance, d'une atmosphère brumeuse, tendue ou mélancolique.

Les quatre hommes se retrouvent chez Sandro, celui qui est devenu une star. Certains s'étaient revus de loin en en loin avec Sandro, Yvan lui non. Il est à part et le restera jusqu'au dénouement. On a envie de le secouer comme Béa, mais face à un mur d'inertie, on s'épuise vite.
Une question débloquera tout. Ce sera violent, mais il en ressortira quelque chose de positif. Je ne veux pas en dire plus pour ne pas tuer le suspens.

Je me suis plongée dans cette BD et j'ai apprécié cette histoire même si elle n'est pas toujours drôle. La vie est comme cela également.

Une belle découverte.


Et s'il fallait mettre une note :  15 / 20 

lundi 4 novembre 2013

Immortelle randonnée - Compostelle malgré moi de Jean-Christophe Rufin



Le livre : 

Immortelle randonnée - Compostelle malgré moi de Jean-Christophe Rufin, lu par Vincent Schmitt, aux éditions Audiolib, format MP3 (6 h 00 découpées en 32 plages),  20 € 90.


Pourquoi cette écoute : 

Il s'agit d'un partenariat avec les éditions Audiolib et mis en place lors de l'opération Masse Critique organisée par la communauté de lecteurs Babelio.

C'est aussi une envie de découvrir cet auteur qui m'a souvent attiré, mais dont je n'ai pas encore trouvé le temps de lire un seul ouvrage.
Son témoignage sur cette expérience particulière, un peu anachronique avec nos vies modernes m'intéressait à plusieurs titres. Je croise chaque année lors de mes vacances en Lozère des pèlerins et j'avais envie de mieux les comprendre. J'avais trouvé aussi l'intervention de Jean-Christophe Rufin passionnante lors d'un de ses passages dans "La grande Librairie" lors de la sortie de son ouvrage.


Le pitch : 

Jean-Christophe Rufin a suivi à pied, sur plus de huit cents kilomètres, le "Chemin du Nord" jusqu'à Saint-Jacques-de-Compostelle. Beaucoup moins fréquenté que la voie habituelle des pèlerins, cet itinéraire longe les côtes basque et cantabrique puis traverse les montagnes sauvages des Asturies et de Galice. "Chaque fois que l'on m'a posé la question : "Pourquoi êtes-vous allé à Santiago ?", j'ai été bien en peine de répondre. 
Comment expliquer à ceux qui ne l'ont pas vécu que le Chemin a pour effet sinon pour vertu de faire oublier les raisons qui ont amené à s'y engager ? On est parti, voilà tout." Galerie de portraits savoureux, divertissement philosophique sur le ton de Diderot, exercice d'autodérision plein d'humour et d'émerveillement, Immortelle randonnée se classe parmi les grands récits de voyage littéraires.


Ce que j'en ai pensé :

Dans un livre audio, il y a un paramètre à prendre en compte en plus par rapport à la lecture classique d'un livre : le talent du lecteur. C'est en effet lui qui va nous livrer le texte et lui donner vie. Il faut donc que son timbre de voix, sa technique de lecture et le ton qu'il va employer nous conviennent.
Ce n'est pas toujours aussi évident que cela. Même des personnes pourtant connues et reconnues n'arrivent pas à vous transmettre l'émotion qu'un texte peut comporter tout simplement parce que vous n'êtes pas sensibles à sa façon de vous la donner.
C'est une expérience malheureuse qu'il m'a déjà été donné de vivre et l'on se sent très frustré, mais cette fois, j'ai complètement pu vivre et ressentir le texte de Jean-Christophe Rufin à travers la voix de Vincent Schmitt.

Jean-christophe Rufin nous parle à coeur ouvert de sa première expérience sur le chemin de Saint-Jacques de Compostelle en temps que pèlerin. Il se livre à nous et nous donne aussi les bases dans les premiers chapitres pour bien comprendre comment il en est arrivé là car oui, il comprend parfaitement que se lancer dans une telle aventure peut susciter l'incrédulité. Il était lui-même auparavant assez sceptique. Rationnellement, c'est une histoire de fou ! Et pourtant...

On le suit pas à pas avec la voix de Vincent Schmitt qui faire vivre ce texte un peu comme si l'auteur était à côté de nous et nous narrait lui-même tout ce pèlerinage. On se sent happer, prit nous aussi par ce chemin qui n'est pas qu'un simple trajet, c'est un vaste tout qui fait oublier l'ensemble du monde pour ensuite n'en retenir que l'essentiel.

Le titre est fort bien trouvé et rend bien ce que l'on va trouver dans le livre.
Cette randonnée qui ne fait pas moins de plusieurs centaines de km, voir quelques milliers pour certains est bien immortelle car depuis que ce pèlerinage existe, il y a toujours eu des personnes pour l'entreprendre, même aujourd'hui où faire le tour du monde est plus une formalité administrative qu'une aventure proprement dite.
Compostelle c'est un but, un lieu, mais pas seulement. C'est beaucoup plus vaste, mais on ne l'apprend qu'en cheminant sur les routes qui mènent là-bas. C'est une expérience qui se vit, qui se raconte aussi, mais chacun aura sa version.
Malgré moi ? Jean-Christophe Rufin n'est pas un idiot. Tout dans son histoire personnelle ou / et professionnelle montre qu'il sait rationaliser les choses et même des éléments plus que complexes qui peuvent nous dépasser, mais pour une fois, il a pris conscience qu'il reste encore des pans entiers de notre vie qui échappent à notre contrôle. On croit choisir, mais il n'en n'est rien.

Un récit où l'on ne s'ennuit jamais. Il se passe toujours quelque chose et même ordinaire, tout prend son sens très vite.
Immobile chez soi ou dans les transports en commun (tout dépend où l'on écoute ce titre), on touche du doigt l'essentiel tout en sentant bien que l'on a encore bien du chemin à parcourir pour en prendre la mesure réelle.

Durant ce pèlerinage, on oublie en quelques heures, au plus quelques jours toutes les distinctions d'ordre sociale pour ne plus être qu'un Jacquet (un pèlerin pour Saint Jacques de Compostelle). On se clochardise vitesse grand V et nos manières, nos codes si policés tombent aux oubliettes pour ne conserver que des fondamentaux. Tout devient simple ou presque.

On souffre dans sa chair et ce n'est vraiment pas seulement une expression cette fois. L'organisme est mis à rude épreuve même si l'on se croyait préparé ou en bonne condition physique. Le chemin est toujours plus rude et surprenant.

 Il y a la solitude, mais aussi les rencontres et la promiscuité durant ce pèlerinage. Ce sont des étapes, des transformations plus profondes qu'on ne veut bien le croire de prime abord.

Voilà un texte enrichissant à plus d'un titre que je vous conseille de découvrir si ce n'est pas déjà fait. Vous pouvez le faire comme moi à travers la voix de Vincent Schmitt ou plus traditionnellement en lisant l'ouvrage de Jean-Christophe Rufin. Peu importe, l'important est de prendre le chemin...


Et s'il fallait mettre une note : 16 / 20