mercredi 8 octobre 2014

On ne voyait que le bonheur de Grégoire Delacourt



Rentrée littéraire 2014



Le livre : 

On ne voyait que le bonheur de Grégoire Delacourt aux éditions JC Lattès, 363 pages, 19 € 00. 



Pourquoi cette lecture : 

Je n'ai lu qu'un autre titre de Grégoire Delacourt et peut-être pas le plus connu des trois romans qui précèdent celui-ci : La première chose qu'on regarde. 
J'en ai gardé un bon souvenir, sans plus. Une lecture pas si mal, mais avec l'impression que l'auteur pouvait faire mieux encore. 
On ne voyait que le bonheur sort pour cette rentrée littéraire et j'en ai entendu parler dés le mois de juillet. Il m'a attiré tout de suite. Il me semblait que j'allais peut-être trouver justement l'ouvrage où l'auteur allait nous donner le meilleur de lui-même. 



Le pitch : 

"Une vie, et j'étais bien placé pour le savoir, vaut entre trente et quarante mille euros. Une vie ; le col enfin à dix centimètres, le souffle court, la naissance, le sang, les larmes, la joie, la douleur, le premier bain, les premières dents, les premiers pas ; les mots nouveaux, la chute de vélo, l'appareil dentaire, la peur du tétanos, les blagues, les cousins, les vacances, les potes, les filles, les trahisons, le bien qu'on fait, l'envie de changer le monde. 
Entre trente et quarante mille euros si vous vous faites écraser. Vingt, vingt-cinq mille si vous êtes un enfant. Un peu plus de cent mille si vous êtes dans un avion qui vous écrabouille avec deux cent vingt-sept autres vies. Combien valurent les nôtres ?". A force d'estimer, d'indemniser la vie des autres, un assureur va s'intéresser à la valeur de la sienne et nous emmener dans les territoires les plus intimes de notre humanité. 
Construit en forme de triptyque, On ne voyait que le bonheur se déroule dans le nord de la France, puis sur la côte ouest du Mexique. Le dernier tableau s'affranchit de la géographie et nous plonge dans le monde dangereux de l'adolescence, qui abrite pourtant les plus grandes promesses.



Ce que j'en pense : 

J'ai toujours trouvé sordide le fait de voir quantifier en monnaie sonnante et trébuchante une existence par nos assurances. Comme si un vie se résumait à une valeur monétaire. Comme si on gommait tout ce qui fait et caractérise un individu. 
Rien que d'y penser cela me fait froid dans le dos et pourtant si je reste un tant soit peu rationnelle, je me rends bien compte qu'il fallait bien faire quelque chose. Un chèque cela ne peut pas combler l'absence d'un être cher, mais il faut bien essayer de vivre avec ce manque. L'argent est juste un moyen, un outil comme tant d'autre pour y parvenir avec un minimum de dignité. 

Chaque chapitre de ce livre est une petite histoire, une destinée de cette famille qui bascule, une prise de conscience et c'est toujours relié à une somme d'argent, une donnée chiffrée. Cette somme peut être modique car elle indique surtout un espace temps qui marque le basculement, une activité quotidienne et hop, on est de l'autre côté. 
On suit les personnages de cette famille au grès de ces moments, de ces instants. On remarque l'évolution de leur existence. On apprend à les connaître, on s'habitue, ils deviennent des familiers. 

Antoine notre narrateur ne nous fait pas rêver. J'oserai presque dire au contraire qu'il pourrait sans peine nous plomber pour de bon le moral. Cette réalité, sa réalité est proche de la notre et donc on s'identifie forcément un peu. Ceci dit ce sont des cumulards des ennuis et de l'ennui. 
Pas de grands héros, juste du quotidien et des gens ordinaires. Glaçant ! 

Quand viendra le drame ce sera pire encore ! 

J'ai aimé les deux tiers de la première partie (l'ouvrage en compte trois), puis je me suis lassée. Trop répétitif. Trop de malheurs. Envie de lire autre chose que cette liste de catastrophes. 
Ensuite, j'ai décroché un moment avant de tenter une nouvelle immersion dans ce roman, mais il est bien compliqué de raccrocher les wagons par la suite. 

Le chapitrage qui au début donnait une impression de rythme devient presque agaçant. Comme quoi des qualités peuvent devenir des défauts en quelques dizaines de pages. 
Dommage car cela renforce une impression de gâchis. 
Le sujet et l'angle d'attaque était fort intéressants. 

Heureusement les miracles arrivent de temps en temps et après un moment de galère, j'ai repris goût à ma lecture. Un gros passage à vide qui marque tout de même mon impression globale mitigée. 
Dommage. 


Et s'il fallait mettre une note : 11 / 20 




2 commentaires:

zazy a dit…

Quelque chose me retient de lire ce livre et tu ne vas pas changer la chose

Emeralda a dit…

Je peux comprendre ta réaction. Elle est à mon sens parfaitement légitime.