mercredi 29 avril 2015

Humeur noire à Venise d'Olivier Barde-Cabuçon



Le livre : 

Humeur noire à Venise d'Olivier Barde-Cabuçon aux éditions Acte Sud, collection Actes Noirs, 323 pages, 22 € 00. 



Pourquoi cette lecture : 

Je suis tombée "amoureuse" de cette saga dés le tome 1 et c'est avec une très grande gentillesse que son auteur est venu me lire, moi humble lectrice et accessoirement blogueuse littéraire depuis presque plus de 8 ans. Nous avons échangé moult mails et nous avons même pu nous croiser, bavarder et échanger. Un régal ! 
Olivier Barde-Cabuçon m'a fait parvenir un exemplaire de ce quatrième volet des aventures du commissaire aux morts étranges en espérant que je serais toujours sous le charme. Je m'empresse de le dévorer... Et de vous livrer mes impressions sur ce nouvel opus. 


Le pitch : 

Des pendus qui se balancent sous les ponts de Venise comme autant de fleurs au vent, un comte que l'on a fait le pari d'assassiner dans son palazzio. Autant de raisons pour que Volnay, le commissaire aux morts étranges, quitte Paris et réponde à l'appel au secours de Chiara, son ancien amour. Il espère aussi, par ce voyage, chasser l'humeur noire de son assistant, le moine hérétique, plongé dans une profonde dépression. 
Mais, dans la Venise du XVIIIe siècle qui agonise lentement en s'oubliant dans de splendides fêtes, les rencontres et les événements ruissellent d'imprévus. Une jeune fille travestie en garçon, un auteur de théâtre, un procurateur de Saint-Marc manipulateur et son énigmatique fille entament le plus sombre des bals masqués. Entre rêve et réalité, tragédie et comédie, Volnay et le moine se retrouvent confrontés à des assassins non moins qu'à leurs démons. 
Avec cette quatrième enquête du commissaire aux morts étranges en forme de parenthèse vénitienne, Olivier Barde-Cabuçon délaisse le temps d'un roman le royaume de l'intrigue pour la ville des masques.



Ce que j'en pense : 

Retrouver Chiara, Volnay et le moine est un pur bonheur pourtant vite assombri par la teinte de l'humeur noire qui coule dans les veines du moins croyant de tous les hommes d'alors. 
Comme les nombreux canaux de la Sénerissime, les réseaux complexes des terres irriguées et cultivées pour nourrir la République, les méandres de l'esprit de l'homme de sciences et de culture sont enchevêtrées, torturés et ont rendu le moine fantomatique. Il n'est plus que l'ombre de lui-même et pourtant... Je ne peux y croire. D'ailleurs Violetta, jeune femme à la volonté robuste et noble, parvient à faire renaître quelques flammes encore bien maigres, mais porteuses d'espoir. Rien que pour cela, je l'aime déjà cette petite. 

Comme toujours, c'est dans des petits riens que les romans d'Olivier Barde-Cabuçon puisent leurs forces. Aussi, en lectrice avertie et quelque peu aguerrie par trois précédents tomes, je reste sur le qui vive. Pas question de passer à côté Du Détail !  
Après, même si je sais que l'adage qui dit "que le monde est petit" se vérifie plus d'une fois de nos jours et encore plus au XVIII ème siècle, je trouve qu'il était un petit trop facile de faire du cousin de Chiara le nouveau maître de Violetta (le Comte Trissano). Oui, étant habituée au meilleur, je ne laisse passer aucune petite faiblesse. Je deviens tyrannique !!! Gare à moi si je ne veux point m'attirer les foudres de Volnay (ou d'autres...)

Belles descriptions de Venise. Je m'y suis retrouvée, j'ai de nouveau envie d'y retourner car jamais on ne se lasse d'une telle citée. Tout est y est de façade, pour la galerie, pour jouer dans la cour des grands, c'est un théâtre à ciel ouvert, une scène grandeur nature, ceci étant dit, on y trouve de véritables trésors pour peu qu'on veuille les voir. C'est comme pour ce mystère de chambre clause... Et d'autres encore. Je ne vais pas tout vous dire quand même ! 

Jouons la pièce des dupes sans en être véritablement. Ce roman est une belle représentation théâtrale (amours qui se croisent, se cherchent, se lient, se délient...) et ses coulisses. Un deux en un au minimum. 
Amoureux de Shakespeare, vous aurez votre lot de citations toutes mieux choisies les unes que les autres. 

Sous la plume d'Olivier Barde-Cabuçon et sous les yeux de Volnay, mais aussi du moine et dans une moindre mesure de tous les protagonistes de ce roman, se tisse une belle toile colorée représentative de la nature humaine souvent peu glorieuse. Ainsi allait (va) le monde. 

Des éléments nous échappent, on devine peu à peu, mais on ne suit pas toujours le bon lièvre. Nous nous sommes illusionné ou laissé aveugler. Bon joueur, nous sommes prêt à replonger pourtant le plus vite possible dans une nouvelle aventure. 



Et s'il fallait mettre une note : 17 / 20




mardi 28 avril 2015

Le sculpteur de Scott McCloud



Le livre :

Le sculpteur de Scott McCloud aux éditions Rue de Sèvres, 485 pages, 25 € 00.



Pourquoi cette lecture :

Elle m'a été proposée par Gilles Paris qui connait bien maintenant mes goûts et sait aussi que j'apprécie très souvent les parutions des éditions Rue de Sèvres.



Le pitch : 

En mal d'inspiration, David Smith, jeune sculpteur torturé se voit proposer un pacte qui lui permettra de réaliser son rêve d'enfance : sculpter ce qu'il souhaite à mains nues. Mais rien n'est éternel et tout a un prix. En échange de sa vie, il aura deux cents jours pour créer son OEuvre. Et il va le payer encore plus cher : au lancement du compte à rebours, il rencontre le grand amour... De quoi ébranler toutes ses certitudes. 
Une interprétation moderne, implacable et poétique du mythe de Faust.




Ce que j'en pense : 

Roman graphique conséquent, on sait d'avance que l'on se lance dans du "lourd". 

Si l'intrigue ne révolutionne rien en elle-même, elle reste néanmoins une belle version contemporaine. On suit le récit d'autant plus volontiers que le graphisme n'est pas désagréable bien que ce ne soit pas mon préféré, le découpage des séquences est dynamique et donne l'impression au lecteur de voir défiler devant ses yeux comme un D.A (dessin animé) des scènes très mouvementées. 

Les couleurs se réduisent à des teintes camaïeux de bleu/gris. Des coloris neutres, plutôt froids qui rendent bien compte de la situation du personnage central, de son métier/art, du matériel brut...  On a les sens engourdis comme David Smith. Enfin jusqu'au pacte avec le "faucheur".
Ensuite, c'est plus confus, on doit faire face au temps qui est compté et à cette donnée imprévue : l'amour. Cela donnera naissance à une œuvre universelle et si personnelle en même temps. Immense.

Lisez ce roman graphique, vous comprendrez l'essence de l'existence... 



Et s'il fallait mettre une note : 15 / 20





lundi 27 avril 2015

Marie des Mimosas de Jean-claude Lesellier



Le livre : 

Marie des Mimosas de Jean-Claude Lesellier aux éditions Beaudelaire, 105 pages, 13 € 50.



Pourquoi cette lecture : 

Par curiosité et grâce à un partenariat avec les éditions Beaudelaire



Le pitch : 

Quels morceaux du puzzle d'une vie retient-on quand elle s'achève ? Quelles pièces manquantes voudrait-on retrouver ? Marie, dont la mémoire est vagabonde, tente d'y répondre. Parisienne un peu, provinciale surtout, son existence s'enracine dans sa Normandie natale avec ses habitudes, ses paysages, ses traditions. Elle se trouve confrontée aux tragédies et bouleversements du XXe siècle qui trouvent un écho dans son histoire personnelle. Au gré des événements, elle alterne les joies et les peines, les sourires et les larmes mais, finalement, ne regrette rien de ce qu'elle a vécu.



Ce que j'en pense : 

Un doux roman sans prétention, mais qui vous transporte dans la vie de Marie. On revit les périodes et les épisodes marquants de son existence avec simplicité. L'écriture est belle, paraît presque simpliste, mais justement c'est dans cette recherche d'un certain dénuement que les mots ordinaires expriment pleinement leur réalité. Je me suis laissée porter et transporter dans son univers, sa vie passée et actuelle. Marie est une femme que l'on imagine volontiers comme étant une grand-mère universelle. Elle m'a plu immédiatement. 

Bien documenté sur les conditions de vie de ces époques perdues (les poilus, les tranchées, les mutineries, grèves, traditions religieuses, fêtes, etc), on est à l'aise dans chacune période historique évoquée. Même si ce n'est pas le cœur du sujet, rien à redire vraiment. 
Pas de grandes surprises dans ce récit, cependant on ne décroche jamais. On est tenu en haleine par la véracité de ce l'on peut lire. Tout fleure bon l'histoire de famille ordinaire, crédible et même authentique. 

Excellente lecture, j'espérais que ce serait un bon roman et ce fut au-delà de mes espérances. Court certes, mais pourquoi faire long alors que l'histoire de Marie est juste belle en peu de mots, parce que la beauté n'attend pas la longueur, ni l'ultra sophistication... L'authenticité suffit.



Et s'il fallait mettre une note : 17 / 20




vendredi 10 avril 2015

Vacances de printemps 2015


Ah oui je sais bien, peu de publications depuis quelques temps.
Ce ne sont pas les lectures qui m'ont fait défaut, juste le temps, je l'avoue. Cela s'est un chouïa bousculé du côté perso et cela a fait sauter ma belle organisation. Je vais tâcher d'y remettre de l'ordre durant ces vacances de printemps (oui je suis dans la première zone) et vous retrouver dés le lundi 27 avril avec de nouvelles chroniques !!!

D'ici là, faîtes de très belles lectures aussi !

jeudi 2 avril 2015

Challenge 1 mois ---> 1000 pages : Avril 2015



Les challenges, j'aime y participer quand l'ambiance est bonne et stimulante. C'est gratuit, sans obligation et ce qui en fait le charme outre le fait de se dépasser un peu, c'est quand même les échanges avec les autres participants.

L'objectif donc de ce challenge-ci est tout bêtement de lire 1 000 pages ou plus durant un mois. chacun pouvant se fixer un graal à atteindre.
Je vous mets ici le lien vers la page de l'évènement sur Facebook : Challenge d'avril 2015.
Je n'ai pas été des plus ambitieuses et j'ai opté pour 1 000 pages. Le mois d'avril comportant les vacances de printemps, je l'ai joué prudente...

Petit bilan à faire en fin de mois...




mercredi 1 avril 2015

L'évasion de Fresnes de Malek Bouabbas




Le livre : 

L'évasion de Fresnes de Malek Bouabbas aux éditions Don Quichotte, 293 pages, 16 € 90. 



Pourquoi cette lecture : 

Il s'agit d'un partenariat avec les éditions Don Quichotte. Choisi dans leur catalogue afin de mieux connaître et comprendre un fait réel qui avait défrayé la chronique.






Le pitch : 

C'est que l'évasion d'Antonio Ferrara ne laisse rien au hasard : ce jour-là, ce détenu particulièrement surveillé (DPS) s'est arrangé pour se retrouver au quartier disciplinaire, endroit stratégique de la prison pour mener à bien l'opération. Dans la nuit, un commando d'une dizaine d'hommes cagoulés, organisés et lourdement armés (fusils d'assaut, Kalachnikov, lance-roquettes) arrive sur place et incendie des voitures pour occuper l'arrivée éventuelle des pompiers et des policiers. 

Lors de l'attaque, d'autres "gèlent" les miradors au fusil d'assaut AK-47 pour dissuader les gardiens de tenter toute réaction. Un dernier groupe fait sauter deux portes blindées à l'explosif et au lance-roquettes, tandis que Ferrara fait exploser lui-même les grilles de sa cellule avant de s'enfuir...



Ce que j'en pense : 

Je ne sais pas pourquoi, mais assez rapidement, je me suis dit que ce livre était mieux écrit que je n'aurai pu le penser. Comme quoi, même en étant très ouverte, on garde comme des aprioris dans nos esprits.
Malek Bouabbas possède le sens du récit. On est captivé et on vit les événements de l'intérieur, encore mieux que si on y était car on possède plusieurs vues, celles de presque tous les protagonistes.

Mes souvenirs des faits étaient assez vagues. Il faut dire que les médias nous inondent chaque jour avec toujours plus d'informations et même quand il s'agit d'évènements très marquants, on oublie moult détails. Ce livre et son auteur ont su faire rejaillir des bribes coincées dans mes cellules grises. 

J'ai apprécié cette immersion pour un moment dans ce monde parallèle (celui du banditisme, des trafics...) au nôtre, avec ses codes, ses modes de fonctionnement, sa manière de penser. J'ai trouvé presque sympathique ces personnes qui ne restent pas dans les clous, qui transgressent la loi, mais pas forcément n'importe comment. On n'est pas dans un scénario inventé de toutes pièces, on est et on reste dans le possible et la réalité, dans les faits.
Et cette fois, la réalité est presque plus spectaculaire que la fiction...

Lecture intéressante et instructive. 
Vraiment à découvrir pour les amateurs de polar car vous verrez un envers du décors véridique et pour les autres lecteurs également car c'est prenant comme un roman alors que c'est un récit factuel. 



Et s'il fallait mettre une note : 14 / 20