lundi 29 février 2016

Histoires de mammouth de Marylène Patou-Mathis




Le livre : 

Histoires de mammouth de Marylène Patou-Mathis aux éditions Fayard, 355 pages, 23 € 00. 
Publié le 14 octobre 2015



Pourquoi cette lecture : 

Il s'agit d'un partenariat avec les éditions Fayard. 
J'ai déjà eu l'occasion de lire Marylène Patou-Mathis et j'avais beaucoup aimé. C'est une personne qui parvient à vulgariser ce qui n'est pas si évident. 



Le pitch : 

Eteint depuis plusieurs millénaires, le mammouth incarne, depuis la nuit des temps, un animal à la fois réel et surnaturel. Ce héros des légendes des peuples sibériens a donné corps aux cyclopes et géants humains, chers aux Antiques, puis aux licornes et autres bêtes fantastiques du bestiaire médiéval ou de la Bible et parfois ses ossements, pris pour des reliques de saints, ont été vénérés dans les églises. 

Trappeurs, marchands, navigateurs, savants, tous, durant des siècles, ont été intrigués par ces ossements hors normes qui ne ressemblaient à aucune espèce connue en Europe. A travers leur récit, un mythe est né. Avec la reconnaissance au XIXe siècle, grâce aux fouilles archéologiques, de la contemporanéité des hommes préhistoriques et des animaux disparus, le mammouth entre dans notre histoire. Au fil des pages, Marylène Patou-Mathis nous raconte des récits extraordinaires et nous entraîne dans des contrées singulières, en Terra incognita. 
Elle nous fait découvrir la famille du mammouth, partager sa vie et ses relations avec nos ancêtres et s’interroge sur les causes de son extinction. Animal hors du commun, il fascine petits et grands, certains même le croient toujours vivant, d'autres veulent le ramener à la vie, le cloner. 



Ce que j'en pense : 

Le mammouth fascine et stimule l'imagination. On le connaît ou tout au moins, on croit le connaître. Il est un animal qui nous paraît presque familier alors qu'il a disparu depuis fort longtemps (échelle de mémoire d'homme et non géologique hein !). Sa vague ressemblance avec l'éléphant n'y est sans doute pas étrangère. Moi la première, je me suis laissée avoir. 

En réalité, on ignore tout et même l'essentiel ! 
Marylène Patou-Mathis nous aide à y voir plus clair avec ses explications à la fois poussées et pour autant très accessibles. 

Cette édition est en plus bien illustrée par des dessins, des croquis d'époques, des reconstitutions, des photos, des schémas etc... Cela aide forcément le lecteur à assimiler les données. 

Le sujet est passionnant et peut intéresser tous les publics, même les jeunes lecteurs  (10-12 ans à minima) car l'ouvrage est ultra complet et va loin sans que l'on soit noyé sous les informations. C'est dû à un plan bien pensé et organisé, construit avec intelligence et rigueur toute scientifique. 

Cette lecture n'est pas exigeante, mais dense. 
C'est une belle édition et un ouvrage que l'on conserve, consulte avec plaisir. 



Et s'il fallait mettre une note : 16 / 20 



vendredi 12 février 2016

Vacances d'hiver 2016



Comme toujours durant les vacances scolaires, le blog marque une pause.
On se retrouve Lundi 29 février pour de nouvelles chroniques de lectures.
D'ici là, profitez bien !!!

jeudi 11 février 2016

Le revers de la médaille d'Olga Lossky



Le livre : 

Le revers de la médaille d'Olga Lossky aux éditions Denoël, 304 pages, 18 € 90. 
Publié le 14 janvier 2016



Pourquoi cette lecture : 

Il s'agit d'un partenariat avec les éditions Denoël. 
J'ai choisi ce titre car du côté de mon mari, ils sont d'origines Hongroises pour le côté paternel et j'aime découvrir même par le biais de la fiction ces racines. 



Le pitch


Fin des années trente. Pàl est un jeune artiste hongrois de 26 ans, étudiant à la faculté des beaux-arts de Budapest. En quête de modèle pour un projet de médaille, il fait la connaissance d'une jeune pianiste, Erzsebet. Fasciné par sa beauté, il réalise son portrait. C'est avec cette esquisse qu'il remporte le prestigieux concours organisé par la Monnaie de Budapest. Pourtant, en raison de sa judéité, Pàl ne reçoit pas le prix qui lui était promis. 
Tandis que les troupes d'Hitler envahissent l'Autriche, Pàl se résigne à quitter Erzsebet, sa famille et son pays pour chercher en Italie la reconnaissance de son talent. Les années passent... Nous sommes dans l'après-guerre. Installé à Londres, l'artiste - assisté de sa femme, la fidèle Nicky - est devenu l'un des plus illustres médaillistes de son temps. Musiciens, peintres et hommes politiques font appel à lui, depuis qu'il a été choisi par la reine d'Angleterre pour immortaliser son couronnement. 
C'est au tour du pape de solliciter Pàl. Le médailliste hésite, de peur d'être confronté, lors de son séjour romain, à des souvenirs de jeunesse qu'il cherche à oublier. Dans les derniers jours de sa vie, Pàl, résigné au déclin de ses capacités, jette un regard rétrospectif sur son oeuvre. Sous les traits d'un jeune garçon, dont le visage lui rappelle étrangement quelqu'un, se dessine cependant une réponse inattendue. 
On retrouve dans Trois visages d'un artiste la belle et captivante écriture d'Olga Lossky, qui, après l'univers libanais de La Maison Zeidawi , nous plonge dans le destin d'un homme d'exception, marqué par son époque. 


Ce que j'en pense : 

Inspiré par des faits réels, ce roman reste une fiction qui est plausible et j'avoue que j'apprécie beaucoup. Il y a un cachet authentique sans pour autant l'être et en réalité peu importe du moment que c'est une alternative crédible. Je ne recherche pas la "vérité" à tout prix. 

Pour en revenir au contenu même de ce roman historique, je trouve intéressante cette "étude" de cas. Un médailliste, ce n'est pas fréquent. Là aussi, il y a de la portée dans ce métier, cet art même. Beaucoup de symbolique. 

Lecture aisée, je reprocherai tout de même une certaine lenteur et des redites qui ralentissent l'intrigue sans que cela soit bénéfique pour quoique ce soit ou pour quiconque à mon sens. Ma remarque est surtout valable pour la première partie du roman. Ensuite, je les ai moins ressenti, soit parce qu'elles avaient disparu, soit parce que j'étais trop plongée dans la destinée de Pàl pour y prêter attention. 
Cependant passé ce petit désagrément, j'avoue que j'ai lu le reste de l'ouvrage avec avidité. J'en ai été très surprise moi-même, mais c'est un fait. Plus j'avançais dans ma lecture et plus j'étais accro. Un paradoxe ? Oui mais je ne vais pas m'y attarder plus que cela car ce n'est pas mon premier, ni même mon dernier !

Une belle épopée où l'on traverse les âges : jeunesse, maturité et vieillesse, mais aussi l'Histoire, la nature humaine, les arts, le pouvoir, les régimes politiques...
Une existence bien remplie, mais pas forcément avec l'essentiel, mais je préfère vous conseiller de lire ce livre car il ne devrait pas vous laisser indifférent. Il est trompeur et cache bien son jeu pour le meilleur. 



Et s'il fallait mettre une note : 14 / 20



mercredi 10 février 2016

De l'autre côté de l'Atlantique de Michel Tagne Foko




Le livre : 

De l'autre côté de l'Atlantique de Michel Tagne Foko aux éditions du mérite, 154 pages, 13 € 00.
Publié le 7 décembre 2015. 



Pourquoi cette lecture : 

Il s'agit d'un partenariat avec Gilles Paris. 




Le pitch : 

Yves Lamare a 23 ans et vit à Paris. Sa mère, dont l'auteur préféré vient de sortir un livre qui la bouleverse, va bientôt fêter ses cinquante ans. Pour lui offrir un cadeau inoubliable, il décide d'aller à New-York, à la rencontre de ce célèbre écrivain américain, afin qu'il lui dédicace son nouveau roman et surtout obtenir un selfie... Ce voyage qui pour lui ne semble rien présager d'extraordinaire, va bouleverser complètement sa vie. 
Dans cette course effrénée, parviendra t-il à réaliser ses objectifs ? 



Ce que j'en pense : 

Les livres, l'écriture, la lecture sont des passions que j'ai depuis mon enfance aussi si un roman évoque de près ou de loin ces relations que l'on peut avoir avec les ouvrages, les émotions qu'ils peuvent nous procurer, alors j'apprécie encore plus ma découverte.
C'est en tout cas un bon point de départ pour l'histoire qui nous raconté ici.

Cependant l'auteur, que je découvre aussi complètement, ne donne que peu d'élément pour que l'on s'attache à ses personnages.
Ils nous parlent chacun à leur tour, nous donne leur version des faits, leur manière de voir les choses ou de les percevoir, mais on n'a pas le temps de nouer une relation durable que pif, plouf, un autre prend la parole. Il y a comme une sorte de puzzle qui se construit à travers ces récits qui s'imbriquent les uns dans les autres pour former le coeur même de l'intrigue.
Voila une construction littéraire maligne je trouve et peu usitée. 

Le roman est court, sans doute un peu trop, mais au moins pas de longueurs à reprocher. 
Le final est un peu brusque comme l'intrigue. Il est surprenant, mais logique avec le style choisi par l'auteur qui rappelle aussi à sa manière que le monde est petit, que tout se rejoint même l'impensable. 

A découvrir. 




Et s'il fallait mettre une note : 13 / 20



lundi 8 février 2016

Le testament de Marie de Colm Tóibín



Le livre : 

Le testament de Marie de Colm Tóibín aux éditions Robert Laffont, 121 pages, 14 € 00.
Publié le 20 août 2015



Pourquoi cette lecture : 

C'est un ouvrage que j'avais repéré pour la rentrée littéraire de septembre 2015, mais je n'avais pas encore eu l'occasion de le lire. J'avoue que c'est le point de vue qui m'a attiré après...



Le pitch : 


Ils sont deux à la surveiller, à l'interroger pour lui faire dire ce qu'elle n'a pas vu. Ils dressent de son fils un portrait dans lequel elle ne le reconnaît pas et veulent bâtir autour de sa crucifixion une légende qu'elle refuse. Seule, à l'écart du monde, dans un lieu où elle ne risque rien, elle tente de s'opposer au mythe que les anciens compagnons de son fils sont en train de forger. Lentement, elle extirpe de sa mémoire le souvenir de cet enfant qu'elle a vu changer. 
En cette époque agitée, prompte aux enthousiasmes comme aux sévères rejets, son fils s'est entouré d'une cour de jeunes gens arrogants, prêts à semer le trouble, infligeant leur morgue et leurs mauvaises manières partout où ils passent. Peu à peu, ils manipulent le plus charismatique d'entre eux, bâtissent autour de lui la fable d'un être exceptionnel, capable de rappeler Lazare du monde des morts et de changer l'eau en vin. 
Et quand, politiquement, le moment est venu d'imposer leur pouvoir, ils abattent leur dernière carte : ils envoient leur jeune chef à la crucifixion et le proclament fils de Dieu. Puis ils traquent ceux qui pourraient s'opposer à leur version de la vérité. Notamment Marie, sa mère. Mais elle, elle a fui devant cette image détestable de son fils, elle n'a pas assisté à son supplice, ne l'a pas recueilli à sa descente de croix. 
A aucun moment elle n'a souscrit à cette vérité qui n'en est pas une. 



Ce que j'en pense : 

Marie, mère de Jésus, on croit la connaître. On en a même une représentation graphique assez précise que l'on soit croyant ou non. Il y a une certaine familiarité avec elle tout en étant forcément un peu intimidé. Marie quoi ! 
Et là, je trouve une femme assez terre à terre, plutôt cartésienne. C'est une mère quasi ordinaire. Elle héberge chez elle ce que l'on suppose être deux apôtres ou des personnes qui veulent écrire sur la destinée de son fils, qu'elle n'aime pas spécialement. Elle est dans une situation peu confortable, mais dont elle s'accommode. Elle me surprend. 

Marie est seule, âgée. Elle est vulnérable et pourtant si forte. 
Elle parle au lecteur via un monologue qui n'ennuie personne. On l'écoute car ses paroles sont universelles. 

L'écriture donne à ce récit pourtant assez court une puissance qu'on ne soupçonne pas de prime abord. Cela déroute un peu. L'attitude de Marie n'est pas celle que l'on s'imaginait. Elle diffère. 
Marie ne comprend pas les agissements de son fils qu'elle aime infiniment. Elle culpabilise de son impuissance face à tout ce qui s'est passé. Elle était largement dépassée. C'est terriblement humain alors que l'on est dans ce qui ne l'est peut-être pas. 

Voilà un livre qui sort de l'ordinaire et qui résonne un long moment en nous. 





Et s'il fallait mettre une note : 13 / 20 




vendredi 5 février 2016

Urgences... Si vous saviez - Chroniques du Samu de Patrick Pelloux




Le livre : 

Urgences... Si vous saviez - Chroniques du Samu de Patrick Pelloux aux éditions Cherche Midi, 330 pages, 17 € 00
Publié le 5 avril 2012



Pourquoi cette lecture : 

C'est le second livre de Patrick Pelloux que je lis. Voir ma chronique sur "On ne meurt qu'une fois et c'est pour si longtemps ". J'ai apprécié sa plume et j'aime l'homme public parce qu'il est sensible, n'a pas sa langue dans la poche et le terrain, il connaît. 
Je plonge dans un "ancien" livre pour mieux le découvrir et pour comprendre notre monde à travers ce qu'il peut m'en dire depuis son regard d'homme engagé, actif. 



Le pitch : 

Patrick Pelloux est le témoin de vies dont il va croiser le destin. Médecin urgentiste, il perçoit la souffrance, la détresse, mais aussi l'espoir et parfois la joie. Son attention et sa sensibilité le portent vers les plus humbles, les plus anonymes. Tous les sacrifiés de la société. D'où cette colère teintée d'humour qui sourd dans ses textes au vitriol. Patrick Pelloux écrit comme Robert Doisneau photographiait. 
Une plongée dans les coulisses de l'humanité.



Ce que j'en pense : 

Des chroniques qui nous plongent dans le monde des Urgences médicales et particulièrement du Samu, mais pas seulement car Patrick Pelloux nous montrera ce qui est pour lui la très mauvaise dérive de notre système de santé, des services publics, du monde hospitalier... 

Il parle, écrit avec son cœur, ses tripes. Il a des coups de gueule, mais reste aussi un cœur tendre.  J'aime sa gouaille et son côté franchouillard. 

C'est un ouvrage qui date un peu, mais qui reste d'actualité. Il permet de prendre un peu de recul et de voir le chemin parcouru par toujours dans le bon sens. 
On n'est pas toujours d'accord, on pourrait même débattre sur certains points, mais ce n'est pas grave cela. Ce qui l'est, c'est de ne rien faire, de fermer les yeux et de ne rien dire. La connerie est sans doute la plus terrible des pathologies pour Patrick Pelloux et en ce sens, je ne peux lui donner tort surtout avec tout ce qui se passe.  




Et s'il fallait mettre une note : 14 / 20 




mercredi 3 février 2016

La petite famille de Loïc Dauvillier, Marc Lizano et Jean-Jacques Rouger



Le livre : 

La petite famille de Loïc Dauvillier, Marc Lizano et Jean-Jacques Rouger aux éditions de la Gouttière, 102 pages, 19 € 00
Publié le 13 avril 2013



Pourquoi cette lecture : 

Il s'agit d'un partenariat reçu après une opération Masse critique organisée par la communauté de lecteurs Babelio





Le pitch : 


Lorsque l'on arrive à la campagne, il y a Mémé et Pépé. Avec Mémé, c'est super. On va au jardin. On donne à manger aux poules, on ramasse les oeufs. Le soir pendant que Pépé regarde la télévision, on joue aux cartes. Avec Pépé, c'est pas facile de savoir s'il est en colère ou content. Maman elle dit que Pépé c'est comme un ours. Il râle, il ronchonne mois il est pas méchant. Il est tout doux. Moi, je trouve qu'il a la peau râpeuse. 
Pourtant un jour, avec ma petite soeur, on a découvert qu'on avait un super Pépé. 



Ce que j'en pense : 

Sur la page de garde, j'apprends que le livre que j'ai entre les mains est en fait l'intégrale de la série publiée initialement. Cela explique le format moins classique de cette bande dessinée. 

La première des trois parties va vraiment dans le sens du pitch. Sous des airs peu amènes, on découvre que Pépé peut être un homme drôle, gentil, doux... C'est une véritable révélation pour les enfants. 
J'ai aimé ce récit simple, vu par l'œil du "grand" garçon. C'est enfantin, mais loin d'être idiot ou gagatisant. 

La seconde histoire en dévoile encore un peu plus évidemment et on l'aime de plus en plus ce pépé qui a aussi été jeune. Chaque intrigue n'est pas extraordinaire dans le sens où il n'y a pas de magiciens, de trolls ou autres, mais elle est touchante par sa simplicité, par l'évocation de moments uniques. 

La troisième histoire m'a carrément tirer des larmes. Oui cela peut paraître idiot avec une bande dessinée plutôt jeunesse, mais on y aborde un sujet douloureux : la perte d'un être cher et tout ce qui peut se greffer dessus. 

Les graphismes sont rigolos. Ce n'est pas un trait ultra fin, mais on cerne très bien l'environnement. On y plonge sans peine. 
Les textes sont tout aussi simples et familiales. 

Cette trilogie est idéale pour aborder les questions existentielles posées par les enfants sur la vie, la famille etc...




Et s'il fallait mettre une note : 16 / 20 







lundi 1 février 2016

Carnets de thèse de Thiphaine Rivière




Le livre :

Carnets de thèse de Thiphaine Rivière aux éditions du Seuil, 179 pages, 19 € 00.
Publié le 19 mars 2015.



Pourquoi cette lecture : 

C'est un titre que j'avais envie de lire depuis un long moment, mais je n'avais pas encore pu le trouver en bibliothèque. Quand ce fut enfin le cas, je me suis lancée. Rien que le titre et la couverture m'avaient charmé. 




Le pitch : 

Quand une jeune enseignante quitte son collège de ZEP pour se lancer, euphorique, dans une thèse, elle n'imagine pas le chemin de croix sur lequel elle s'engage... Autour de Jeanne défile l'univers des thésards : le directeur de recherche charismatique, expert dans l'art d'esquiver les doctorants qui attendent fébrilement la lecture de leurs pavés ; la secrétaire usant de toute l'étendue de son pouvoir d'inertie dans le traitement des dossiers dont on l'accable ; les colloques soporifiques où sont livrés en pâture les aspirants chercheurs ; les amphis bondés de première année devant lesquels ils s'aguerrissent en étrennant des cours laborieux payés au semestre et dont ils recueillent les fruits dans des copies désarmantes de candeur ; la jungle de la compétition académique et le dénuement d'une université malmenée ; la famille et les amis qui n'y comprennent rien ; l'infortuné compagnon endurant par procuration le calvaire de cette thèse qui n'en finit pas... 

A la manière d'un récit d'apprentissage, avec drôlerie et finesse, ce roman graphique raconte le quotidien de doctorants qu'on compte aujourd'hui en France par dizaines de milliers et qui, comme Jeanne, poursuivent leur recherche comme une quête existentielle. Vous en connaissez forcément. Après avoir lu ce livre, vous ne leur demanderez plus : "Alors, cette thèse ?" Après trois ans de thèse de littérature et un travail administratif au sein de l'école doctorale d'une grande université parisienne, Tiphaine Rivière a ouvert un blog illustré, "Le bureau 14 de la Sorbonne", et s'est réorientée vers la bande dessinée.






Ce que j'en pense : 

J'ai attendu pour lire ce roman graphique, mais je ne regrette pas. C'était vraiment une lecture sympathique et qui m'a replongé dans l'impitoyable monde de l'université, ses méandres, ses jeux de dupes, ses casses-tête, ses coups bas, ses joies aussi, etc... 

Le moins que je puisse dire c'est l'ensemble du récit sent fortement le vécu et après avoir lu un peu la biographie de l'auteur, cela se confirme. C'est très logique. On parle toujours mieux de ce que l'on connaît. Et puis ce changement de carrière m'a l'air d'être excellent ! 

Graphiquement, ce n'est pas ce que j'ai pu voir de plus fou, mais on rentre bien dans l'histoire et surtout, on y navigue avec une grande aisance. Tout y est. 
Les dialogues sont bien construits. 
Les personnages certainement avec des traits un peu grossis encore que j'ai des souvenirs pires que cela. Ben oui, j'ai eu la joie et le bonheur de travailler pour une université (administratif) durant mes études. Mon mari a effectué quelques vacations et en plus nous étions élus aux diffèrents conseils internes. De quoi voir la machine et ses pions bouger. 

En bref, c'est drôle, réaliste sur bien des points, mais bon cela ne se passe pas toujours ainsi heureusement. C'est piquant et ironique. 
À lire ! 



Et s'il fallait mettre une note : 16 / 20